À travers l’étude d’un cas, les auteurs interrogent la pratique sportive de haut niveau de jeunes « forçats de la gloire » dont l’accès à une position de démiurge passe par le déni des limites et le fantasme de toute-puissance. Lorsque le réel du corps et des blessures fait irruption, ces champions formulent d’abord une demande de restauration de leur « appareil à performance », qui chemine progressivement jusqu’à permettre l’ouverture de leur monde interne et l’émergence d’une conflictualité antérieure complexe.
L’adolescent a-t-il le choix aujourd’hui de ne pas s’immerger dans son corps et dans le corps des autres pour ressentir son existence et se faire reconnaître ? Au XXIe siècle, l’adolescent hypermoderne doit prendre le risque d’incarner plusieurs corps devant la nécessité de construire son existence, non sans danger identitaire.
L’auteur s’interroge sur le devenir du travail identificatoire dans la formation des sportifs de haut niveau et en particulier dans les disciplines où le but à atteindre est de devenir un objet monnayable. Article qui inscrit ce problème dans un contexte économique fétichiste où l’appropriation du corps psychique demeure un exploit.
Entre fétichisation du corps devenu un repère de la valeur du sujet et maintien du jeu comme modalité d’obtention de satisfactions narcissiques et libidinales, le sport est devenu une source d’investissement à la croisée du sujet, du social et du politique. À partir de la biographie d’Andre Agassi, célèbre joueur de tennis des années 1990, nous explorons les divers aspects de l’emprise parentale – ici un père – sur le destin psychique d’un sportif de haut niveau.
Adolescence, 2014, 32, 2, 259-272.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7