À partir de deux lettres inédites envoyées par D. W. Winnicott à A. Freud en février 1957, nous remettons en question la représentation selon laquelle, malgré des désaccords théoriques, D. W. Winnicott serait resté plus proche des idées proposées par M. Klein et plus à l’écart de celles d’A. Freud. Nous mettons en exergue l’intérêt de D. W. Winnicott pour l’adolescence qui, loin d’être un sujet secondaire pour lui, traverse différentes époques de son parcours et sera davantage partagé avec A. Freud.
L’idée de cet article vient d’une recherche sur le rapport au récit et à la narrativité à l’adolescence. À partir de l’analyse des formes narratives d’un groupe d’adolescents en grande difficulté scolaire, l’auteur montre comment la grammaire hors-norme de ces récits semble mettre en scène, de façon mimétique, une nouvelle grammaire contemporaine de l’image, propre au genre télévisuel de la télé-réalité.
Le travail analytique avec l’adolescent implique l’élaboration des diverses formes d’attraction et de répulsion de l’originaire et de l’infantile. L’auteur propose de préciser les différents temps de la subjectivation. Ce travail insiste sur l’instauration progressive du principe de réalité, passage en lien étroit avec la recherche physiologique de l’objet sexuel. La fonction de l’analyste consiste à mettre au service de la pensée de l’adolescent sa propre capacité imaginative et de rêver éveillé.
Cet article envisage les relations entre tentative de suicide à l’adolescence et relation symbiotique aux premiers objets, à partir de la façon dont un patient adulte est susceptible d’élaborer après-coup à la fois une tendance suicidaire de son adolescence, la reviviscence pubertaire de ses désirs œdipiens infantiles et la rémanence d’un mode symbiotique de relation.
La réorganisation psychique impliquée par la puberté fait de la réflexivité un axe majeur de l’adolescence qui éclaire autrement la problématique de la subjectivation. Dans ce contexte, la mise en scène de sa propre mort permet paradoxalement de rétablir une forme de réflexivité subjectivante à même de relancer les processus d’appropriation de soi. Ce travail s’étaye sur l’investissement d’un objet-double capable de soutenir la réflexivité en souffrance.
S’appuyant sur les difficultés thérapeutiques rencontrées dans le traitement d’un épisode de dépersonnalisation-déréalisation chez un adolescent de dix-sept ans, l’auteur élabore quelques hypothèses sur la place, la genèse et les effets de l’hallucination négative dans l’émergence psychotique à l’adolescence.
Cet article discute la présentation clinique de Vincenzo Bonaminio en trois temps : diagnostic et histoire clinique, multifocalité, et interprétation du trouble de l’identification primaire – afin d’introduire une discussion sur le diagnostic différentiel entre psychose, dysharmonie d’évolution et état-limite. À partir de là, sont proposées des hypothèses sur le maniement de l’interprétation.
Cet article présente une prise en charge clinique qui se développe de l’enfance à l’âge de jeune adulte en passant par l’adolescence, selon trois perspectives : diagnostic, psychothérapie psychanalytique et supervision. S’agit-il d’une pathologie traumatique familiale, d’une psychose infantile évoluant en état-limite à l’adolescence, d’un trouble de la subjectivation ? La technique interprétative est étudiée en détail dans son rapport aux modalités de transfert.
La narration auto-biographique va au-delà du simple récit intérieur. Chez les adolescents qui présentent des troubles psychiques sévères, il y a une construction plus ou moins délirante dont le but est d’organiser une structure prothétique ou grandiose pour le narcissisme. Reconstruire les moments de la vie peut être une tentative de réparer des sentiments de dispersion. L’autobiographie recréée dans l’analyse peut alors représenter une réinvention de soi.
Chez un adolescent de seize ans, l’après-coup adolescent rend possible l’analyse d’une dysharmonie d’évolution recouverte par des défenses névrotiques. La cure permet une symbolisation satisfaisante puis interviennent un trouble subjectal et un moment délirant, ce qui amène à faire l’hypothèse d’une pathologie infantile de proximité – à la fois incestueuse et symbiotique avec l’objet maternel – qui n’était jusqu’alors perceptible qu’indirectement dans une sensation de vide et des dérobades face aux relations amoureuses.
Adolescence, 2015, 33, 4, 789-803.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7