Le mythe de Persée invite à la réflexion sur la traversée psychique de l’adolescence. L’histoire commence bien avec la prédiction que Persée attentera à la vie de son grand-père. Face à cette menace, Danaé est enfermée par son père. Le tiers symbolique contenu dans la tête de la mère offre la possibilité à l’adolescent de barrer le chemin aux tentatives incestueuses. Le défi lancé par Persée au roi et l’offrande de Méduse ouvrent la voie à la rencontre amoureuse. Qui peut prédire l’issue de ce parcours ?
Cet article s’intéresse aux nouvelles formes de l’amitié, dérivées des potentialités de contacts entre réalité et virtualité, et à leurs conséquences sur l’aménagement de la subjectivation à l’adolescence. Nous proposons une réflexion sur ces nouvelles formes « d’amitiés connectées » et nous discutons le risque de dérives passionnelles venant potentiellement bloquer ou pathologiser le second processus de séparation-individuation.
Partant de deux rêves de jeunesse, ceux de H. Schliemann et ceux de S. Freud, l’auteur propose d’explorer leur nature, leur rôle dans le psychisme de l’adolescent, constatant leur lien avec des défaillances de l’objet ainsi que la valeur de l’illusion dans la période de l’adolescence.
Dans cet article, l’auteur choisit d’explorer la théorisation de la sublimation pubertaire construite par Ph. Gutton, au regard de l’analyse du suivi d’une adolescente âgée de quatorze ans ans au début de sa prise en charge ; pour montrer en quoi, après quelques conduites à risque (anorexie, scarifications) et plusieurs épisodes relationnels chaotiques, le positionnement dans un choix d’objet homosexuel rejoué dans le transfert, se révèle salvateur pour cette jeune fille.
Celle qui subit l’épreuve de la passion veut croire à l’affirmation de son identité féminine, pour autant qu’il ne s’agisse pas d’une récréation, c’est-à-dire d’une échappatoire. Les effets de la passion motivent nombre d’appels au clinicien, non pas pour y remédier (la calmer ni la raviver, la condamner ni la cautionner) mais pour que son dispositif et son éthique permettent au sujet-femme d’accéder à une identité féminine, qui ne se confonde pas avec du maternel.
Pour des adolescents dont l’histoire est marquée par de nombreux traumas dès la naissance, il arrive qu’une entrée en Passion – par analogie avec les souffrances du Christ avant et pendant sa crucifixion – constitue une solution. À travers le cas clinique d’une adolescente anorexique, ce texte montre comment la mise en Passion des traumas permet de mettre en scène l’histoire de morts réelles ou annoncées et comment le corps se fait question à l’autre, réouvrant la question fondamentale du désir.
Différencier mieux passion et amour à partir des deux formats du pictogramme pubertaire (emprise infantile et élaboration pubertaire). La passion se caractériserait comme un double jeu d’abus de pouvoir phallique au détriment du sexuel nouveau et derechef, un « breakdown ». L’amour est un moment privilégié de l’intersubjectalisation nécessaire à la créativité adolescente. Aux limites entre ces deux états, la passion peut être amoureuse, l’amour devenir passionnel. Deux exemples cliniques sont empruntés aux romans hongrois de Sándor Márai.
Les forces tectoniques propres à la passion amoureuse sont rappelées dans leurs effets après-coup du traumatique originel de l’humain : sa détresse, son entrée dans le langage, sa nostalgie de la fusion et la perte des idéaux parentaux, son rapport à la transgression de l’interdit œdipien…, autant de « traversées du miroir psychique » qui attendent l’adolescent. Seront ici déclinés les liens entre amour passionnel, emprise, désir et rôle du kairos, du hasard, des détails et des objets partiels, comme de l’affect de vide et de deuil dans le déclenchement du mouvement passionnel.
Adolescence, 2015, 33, 1, 9-31.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7