Lou Andreas-Salomé émerge dépressive de l’enfance et se prend de passion pour le Pasteur Hendrik Gillot. Sujet parental de transfert ? Jusqu’au moment où elle fuit sa demande en mariage : la rencontre de l’autre humain adulte se réduit à la découverte d’une figure renforçant l’emprise de la phallicité.
Cet article propose de se pencher sur la figure de l’adolescence, développée et filmée par Jacques Audiard dans De battre mon cœur s’est arrêté (2005). Et de voir comment l’image-mouvement et l’écriture cinématographique rencontrent les concepts psychanalytiques en un enrichissement réciproque. Ce film dépeint une problématique adolescente – dans une course à la jouissance perpétuelle – et nous donne à sentir les mouvements somato-psychiques qui vont permettre à ce jeune homme de s’en émanciper.
Que viennent révéler les toiles de Balthus sur l’adolescence ? À partir du dernier livre de Ph. Gutton, Balthus et les jeunes filles ou le dévoilement du féminin, l’œuvre du peintre sera confrontée à la question de la métamorphose pubertaire féminine. Car tout comme le psychanalyste, l’artiste semble appréhender l’advenue du féminin pubertaire dans un contexte de féminité infantile phallique. Par ailleurs, nous nous placerons également du côté des jeunes modèles de Balthus en nous demandant à quoi elles rêvent.
La caméra d’Abdellatif Kechiche dévoile le corps sous l’emprise de la pulsion et la métamorphose de Psyché. À travers le parcours de la jeune Adèle, de son adolescence jusqu’à sa vie d’adulte, le film pose la question de la sexualité adolescente, du choix d’objet d’amour, de la féminité et de l’homosexualité.
Les pratiques d’usage(s) de substances psychoactives à l’adolescence ne sauraient être dissociées du contexte social dans lequel elles s’inscrivent. Le recours des jeunes générations à ces produits doit être mis en regard des normes sociales en vigueur (vitesse, performance, plaisir), composantes de l’addiction elle-même. Pour faire face à l’expansion des usages à risque, les pouvoirs publics ont développé un dispositif adapté, les « Consultations Jeunes Consommateurs ».
L’expansion des comportements addictifs au sein de notre société renforce les influences sociales et culturelles sur les dysfonctionnements individuels. La quête du bonheur et du contrôle de soi encourage la prise de substances comme techniques efficientes. C’est aujourd’hui aux professionnels d’adapter leurs pratiques. Une recherche européenne a permis la construction d’un manuel de thérapie pour ces jeunes non demandeurs à risque : Processus d’Accompagnement et d’Alliance pour le Changement Thérapeutique.
L’addiction a, dans son étymologie même, rapport avec la passion ; une passion « incarnée » dont l’objet ne serait pas un autre sujet mais un objet aliénant le sujet à son corps et ses besoins : la drogue ou la conduite addictive. Après un rappel sur les spécificités du vocabulaire freudien permettant d’entrevoir les liens entre passion et addiction, l’auteur décrit en quoi la conduite addictive se déclenche et s’entretient à l’adolescence.
La passion amicale à l’adolescence est ici envisagée sous une double valence, positive et négative. Le conflit narcissico-objectal propre à l’adolescence entre en résonance avec le processus de l’adolescence et la passion peut se révéler étayante et organisatrice versus désorganisante et entravante. Le débordement quantitatif qu’elle impose à l’appareil psychique demande une adaptation de la technique de psychothérapie psychanalytique à destination des adolescents.
L’adolescence se marque par la rencontre du sujet avec le féminin et contient une potentialité passionnelle qui peut revêtir chez certains adolescents une forme se déclinant sur le mode du souffrir pour un autre. Le discours est centré sur un autre cause exclusive de la souffrance et renvoie selon-nous à la passion originaire. Le travail de la cure par le biais du transfert offrirait au sujet de pouvoir dépasser la passion originaire et exister en tant que sujet désirant.
À partir de la présentation clinique d’un post-adolescent solitaire, peu enclin aux convenances sociales, sont dégagées un certain nombre de caractéristiques de l’ennui à l’adolescence. Des formes ordinaires de l’ennui jusqu’à l’ennui « symptôme », sont mises en relief, du point de vue du fonctionnement psychique de l’adolescent, certaines utilisations tant fécondes que psychopathologiques de l’ennui.
Adolescence, 2015, 33, 1, 123-131.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7