Huit années de pratique d’un groupe de parole pour parents d’adolescentes atteintes de TCA à la Maison de Solenn ont amené les observations suivantes : contre le risque de clôture du système familial, la fréquentation du groupe, co-animé par un binôme parent-soignant, procure un sentiment d’appartenance et permet un « retour en société ». L’effet « contenant » sur les mouvements psychiques accélère la mobilisation des ressources familiales et l’alliance thérapeutique. L’importance des liens d’attachement qui se nouent permet aussi de considérer le groupe comme un lieu d’entraide.
Ce texte relate la première expérience d’une prise en charge groupale de parents d’adolescentes souffrant d’anorexie mentale à la Maison des Adolescents du Calvados. Le choix des auteurs a été de retranscrire fidèlement les moments féconds des séances au plus près de la clinique en insistant sur le vécu contre-transférentiel.
Dans le dispositif d’accueil des adolescents et de leurs parents à la Maison des Adolescents Yvelines Sud, un des principaux écueils pour les thérapeutes-accueillants est le risque de collusion avec certains mécanismes défensifs des jeunes et/ou de leurs familles. Ces collusions peuvent entraver le travail de narration et de co-construction, au cours des rencontres, à partir des représentations des adolescents, de leur environnement proche, des difficultés dans leur parcours et des ressources sur leur territoire.
Les demandes pour les adolescents en situation de déscolarisation croissent, le plus souvent formulées par leurs familles et rarement portées par les adolescents eux-mêmes. Le symptôme scolaire révèle souvent une souffrance familiale importante. Le travail avec les parents de l’adolescent apparaît dès lors primordial. Penser la malléabilité du cadre et mettre en place des co-consultations permet de mobiliser les ressources psychiques familiales et individuelles jusqu’alors impensées.
L’auteur illustre combien les résistances parentales peuvent faire le lit de la psychopathologie de l’adolescent. L’exposé d’une situation problématique de suivi thérapeutique permet de rappeler quelques principes concernant la prise en charge des familles. Il propose de penser la phobie scolaire comme un syndrome post- traumatique plutôt que comme une histoire névrotique, mais insiste sur le poids, dans le développement de l’adolescent, des idéaux infantiles parentaux non introjectés.
Cet article s’appuie sur une enquête menée en 2012 par M. H. Calvet auprès des Maisons des Adolescents. L’objet était de questionner la place faite aux parents par les MDA, dispositifs destinés en première adresse aux adolescents. L’approche privilégiée est une approche sémantique : le discours des MDA, leur façon de nommer les parents, de dire la relation de ces derniers tant avec leur adolescent qu’avec les MDA elles-mêmes.
Adolescence, 2014, 32, 3, 455-464.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7