Nous présentons ici les résultats d’une enquête quantitative menée auprès de plus de 1200 locuteurs francophones, ciblés selon la tranche d’âge 10-30 ans, qui a eu pour but de circonscrire la circulation, le sémantisme et les locuteurs qui utilisent le néologisme bolos. L’extension de l’usage de cet axiologique péjoratif de l’argot des cités de banlieue à l’argot commun des jeunes s’est opéré entre 2006 et 2008 ; on peut donc parler du passage d’un néologisme identitaire de type sociologique à un néologisme identitaire générationnel.
Dans cet article, on fait état d’une comparaison de douze manuels de lecture en français et en allemand langue maternelle pour un niveau de Troisième dans le cadre d’une linguistique de discours comparative. Il s’agit de mettre en évidence différentes représentations de l’adolescent à travers l’étude de la place du discours d’adolescents dans ces manuels. Alors que les manuels français construisent une représentation de l’adolescent comme (futur) citoyen à l’intérieur d’une communauté de lettrés intergénérationnelle, les manuels allemands montrent un adolescent défini par sa classe d’âge, qui se cherche et qui s’oppose à l’adulte.
On s’appuie sur un corpus constitué des mots qui désignent et caractérisent ‘ les jeunes ’, acteurs principaux de deux événements récents (la crise des banlieues de l’automne 2005 et la crise des universités de l’hiver 2006), pour montrer comment l’acte de nommer participe à la représentation des événements. On liste d’abord les différentes « façons de nommer » ‘ les jeunes ’ sur l’aire de deux doubles pages de quodidiens nationaux ; on dégage ensuite des corpus recueillis différents paradigmes de désignations, qui fonctionnent comme autant de catégorisations des jeunes acteurs impliqués dans ces deux événements. Le traitement d’un troisième événement à titre de vérification conduit à s’interroger sur les représentations discursives véhiculées par la circulation des nominations et sur le rôle de la mémoire (mémoire interdiscursvie ou mémoire collective) dans la représentation des événements et des jeunes acteurs de ces événements
L’apparent monologue de ce roman d’une adolescente pour les adolescents cache, en fait, une véritable polyphonie et révèle, sous l’apparence d’un lexique bien souvent en marge, une grande maîtrise des mécanismes d’intégration stylistique. C’est sans doute ce qui explique son succès bien au-delà du seul public « ado ».
Cet article traite de la compétence plurilingue des adolescents luxembourgeois d’origine portugaise. Il montre que ces adolescents possèdent une compétence plurilingue fonctionnelle : ils ont des niveaux différents de maîtrise du français, allemand, luxembourgeois et portugais et ils assignent à ces langues des fonctions différentes.
La notion courante de « langue des cités » relève d’un mythe contemporain. Cet article, en se référant notamment à un corpus d’articles de presse, présente la trame principale de ce mythe puis tente de contribuer à sa libération. Il s’appuie, pour ce faire, sur les résultats d’une recherche portant sur les pratiques langagières de jeunes locuteurs en parcours d’insertion sociale ou professionnelle, fréquentant des centres de formation continue de la périphérie parisienne. Il présente les caractéristiques de leurs discours et rend compte de la complexité sociolinguistique de leurs usages du français dans le cadre de la dynamique des interactions propres aux séances de formation.
Partant de l’exemple du Français Contemporain des Cités, l’article présente une étude comparative et contrastive visée sur l’approche traductologique des langues de jeunes. Le corpus choisi se compose de deux romans et un film provenant des banlieues parisiennes ; il comprend le scénario original du film (scénario de post-production) ainsi que les deux romans, complété par les transcriptions de la version du film L’Esquive doublée en allemand et ses sous-titres traduits, et la traduction de Kiffe kiffe demain, l’un des deux romans.
L’étude met en relief les difficultés particulières qu’on rencontre en traduisant ce genre de textes culturellement marqués et offre des solutions traductologiques. Il s’est avéré que les problèmes lexicaux et phraséologiques sont particulièrement intéressants.
En France, les Zones Urbaines Sensibles (Z.U.S.) sont des lieux de précarité sociale, dans lesquels vivent, entre autres, des jeunes, dont un grand nombre est issu de l’immigration. Leurs pratiques langagières, qui manifestent leur identité d’appartenance à l’univers des cités de banlieue, utilisent des formes linguistiques caractéristiques du Français Contemporain des Cités (F.C.C.). Elles sont révélatrices de certaines pratiques sociales existant dans l’univers quotidien de ces jeunes. Elles rendent compte en même temps de la violence sociale et de la violence réactive qui en est la conséquence, telles que celles-ci peuvent être constatées dans les cités françaises.
Adolescence, 2009, T. 27, n°4, pp. 849-857.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7