Psychosociologues, intervenant au quotidien dans l’espace public des quartiers d’habitat, nous visons dans cet article à explorer les diversités des modes de socialisation des jeunes vivant dans ces cités, et à retracer les grandes lignes de l’évolution historique des groupes de “ jeunes de la cité ”, souvent aujourd’hui inscrits dans des processus de marginalisation. Nous soulignons le renforcement des affrontements de pouvoir sur l’espace public de la cité entre les institutions et les organisations des économies illégales, et les violences instrumentales exercées sur les adolescents.
En fonction de ces analyses, nous proposons la construction de position interne au quartier des éducateurs et des psychologues pour exercer une fonction de tiers et de lien social.
À partir d’une brève lecture linguistique et anthropologique, l’auteur dégage les représentations structurantes de la rue. Il s’interroge ensuite sur la vacuité et la béance de cette dernière en postulant une hypothèse qui articule la dimension de l’ouvert de la rue avec l’incapacité de contenance et de protection de l’environnement humain de l’adolescent. Pour lui, les débordements de la rue sont les reflets du manque et des incohérences laissés par les adultes. En s’appuyant sur une illustration clinique, l’auteur propose un dispositif de mise en place et de mise au travail d’un réseau sur un quartier en difficulté. Pour lui, cette méthodologie implique la psychologie clinique et la psychanalyse dans le champ social alors qu’elles sont souvent désignées comme des pratiques éloignées des réalités de ce terrain.
En Afrique Noire, les transformations actuelles des structures sociales et le déficit des outils culturels de symbolisation et d’intégration produisent des déchets familiaux condamnés à errer dans les rues des grands centres urbains. Ces enfants de la rue viennent prendre la place de ce qui doit être mis aux bornes du groupe d’appartenance pour que celui-ci puisse fonctionner comme communauté, de ce qui doit être mis dehors pour qu’un dedans puisse se constituer. Tout comme si l’espace de l’exclusion et de la transgression se déployait à l’intérieur même de l’espace habité, mais dans ses lieux de passage, ou du moins dans ce qui ne devrait être que des lieux de passage et d’échange.
Les jeunes de la rue en proie aux processus de la toxicomanie ont la particularité d’être enfermés en-dehors d’eux-mêmes.
Le bus méthadone tente de créer une rencontre à l’intérieur d’un espace “ transitionnel ” au rythme d’une temporalité retrouvée, afin que quelque chose s’esquisse de l’ordre d’une inscription du désir dans l’Autre.
L’auteur s’intéresse aux articulations entre espace urbain et espace psychique. À partir d’une expérience clinique et de recherches sur les adolescents en errance dans deux grandes villes africaines (Dakar et Bamako) il tente une exploration topologique des incidences subjectives singulières et groupales des lieux (cités de banlieues) et de la vie de la parole qui s’y joue. S’en suivent des considérations sur les tags et sur les usages de drogues.
L’occasion de ce numéro d’Adolescence est en fait de renouveler discrètement une réflexion, concernant les conditions des rencontres entre adolescents et psychanalystes. La rue est le signifiant choisiaujourd’hui pour réfléchir sur l’ajustement des cadres à l’évolution culturelle. En outre, la rue n’est pas seulement un lieu où s’effectue une ouverture de la clôture familiale : thème de la cure. Elle est un espace-temps de subjectivation “ entre pairs ”, soumis à la “ loi du pairage ”.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7