Tout en soulignant comment le groupe Nirvana a réussi à cristalliser le mal-être et la fureur latente de toute une génération adolescente, l’auteur s’attarde sur l’influence très particulière jouée par les tonalités mélancoliques de la voix de Kurt Cobain. Si cette voix blanche a grandement contribué aux pouvoirs d’auto-affectation et de captation qui émanaient des mélodies musicales de ce groupe grunge, elle n’aura pas été sans lien avec la présence cachée d’un compagnon imaginaire, Boddah, lequel aura pris une part active dans la destinée fatale de l’artiste.
Nous avons choisi d’éclairer la problématique de la sexuation à l’adolescence à partir des processus pervers et plus particulièrement du masochisme. La mobilisation des processus pervers tentent de négocier des fantasmes de séduction, lesquels restent surchargés par des réalités traumatiques comme l’inceste et la mort. Nous nous proposons d’articuler perversion et sublimation versus idéalisation.
Les auteurs proposent une réflexion sur le vécu des fratries de personnes autistes, et s’interrogent sur l’empreinte de ce contexte autistique au niveau du processus de subjectivation à l’adolescence. L’analyse est centrée sur la structuration de l’image du corps et sur l’évolution des investissements narcissico-objectaux en fonction des possibilités de différenciation subjective eu égard à l’environnement familial. Des pistes de recherche et perspectives de prévention sont énoncées en conclusion.
En référence aux élaborations menées avec Ph. Gutton sur l’inspiration démocratique à l’adolescence, nous proposons d’analyser les dynamiques de la colère à l’adolescence et sa cristallisation dans la haine chez certains jeunes ou « anciens » jeunes des quartiers populaires. Nous verrons comment cette haine peut alors être instrumentalisée par des pouvoirs à visée clientéliste ou intégriste.
Cet article décrit une conséquence méconnue du mal-être adolescent : les faux signalements de maltraitance. Une situation dans laquelle un jeune homme a mensongèrement accusé son père, explique le sens de cet acte qui serait le corollaire d’une tendresse sans pitié. Selon l’auteur, les jeunes lanceurs d’alerte ont paradoxalement besoin d’être étayés par l’adulte qu’ils dénoncent.
Quatre entretiens cliniques semi-directifs ainsi qu’un test projectif ont été effectués auprès d’un jeune adolescent amputé de guerre. Cette recherche effectuée à partir de la psychanalyse, a permis de faire ressortir le vécu déshumanisant de ce jeune adolescent. Survivre par la haine constitue la meilleure solution qu’il ait pu trouver pour lutter contre le risque d’effondrement brutal de son équilibre intrapsychique qui demeure malgré tout d’une grande précarité.
Dans le cadre d’un suivi en deux temps (familial pendant l’enfance, individuel à l’adolescence), nous analyserons le cas de Julien, seul enfant de la fratrie à avoir été contaminé in utero par le VIH de sa mère. Nous nous attacherons à cerner la génèse d’une haine entravée, ainsi que le processus de mélancolisation de la transmission, témoin de la destructivité qui occupe la place de la haine.
Le dégoût tel qu’il est exprimé chez une adolescente sera étudié comme l’expression de mouvements subjectifs créatifs. Nous étudierons son évolution dans le processus thérapeutique. Le dégoût sera un moyen d’entendre l’intrication pulsionnelle de cette jeune fille. Nous examinerons le dégoût dans ses liens archaïques et génitalisés.
À partir du récit de la mère d’un adolescent parricide, nous proposons plusieurs hypothèses quant aux aspects les plus saillants des mobiles inconscients du meurtre. Le lien parent-enfant teinté d’incestualité se révèle source d’indifférenciation et de confusion avec les objets, provoquant un sentiment d’impersonnalisation mélancoligène, source de violence. Dans ce contexte, le meurtre apparait également comme une tentative de « faire origine » dans un contexte transgénérationnel trouble.
Cet article se propose d’analyser l’expression de la haine contre le père, fréquemment rencontrée aussi bien dans la clinique qu’en dehors d’elle chez les adolescents contemporains. S’il est vrai qu’un récit manifeste peut renvoyer à des contenus latents divers et que les conditions mêmes des cures d’adolescents n’autorisent pas toujours le dévoilement des couches les plus profondes de l’inconscient, il reste, dans le prolongement de la démarche de Freud quant à la question du parricide, que la prise en compte d’œuvres littéraires est une voie privilégiée pour rendre compte de cet affect.
Adolescence, 2015, 33, 2, 341-353.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7