Cet article propose une lecture spatio-temporelle du contrat de poids dans la prise en charge des patients anorexiques hospitalisés. Il y est envisagé comme une médiation thérapeutique à visée temporelle. Aux frontières spatiales du lieu de soin s’ajoutent en effet les frontières temporelles des poids de séparation et de sortie. Leur articulation produit un phénomène de « temps pondéral » qui se fait l’écho des mouvements psychiques du patient à l’égard de ses objets parentaux.
Les adolescents rencontrés dans notre unité de double prise en charge somato-psychiatrique dans un service de médecine de l’adolescent sont hospitalisés, car leur maladie et leurs traitements les empêchent de suivre une scolarité classique. À travers l’histoire de Medhi et sa participation au groupe « Corporescence », nous verrons comment en retraversant des jeux de l’enfance, il devient possible de se repositionner comme acteurs face à une maladie qui les a dans l’enfance parfois désubjectivés.
La quête des origines dans les familles adoptives se joue principalement sur un plan fantasmatique, interrogeant l’histoire de l’enfant et de ses parents. Aujourd’hui, de nouvelles questions émergent dans un contexte de prises de contact de plus en plus fréquentes par la famille biologique, via les réseaux sociaux. Le réel vient alors faire effraction, s’imposant à l’adolescent, en dépit de son élaboration intime de la problématique des origines.
Le fait de devoir quitter sa terre natale pour s’installer dans un pays étranger aux mœurs inconnues, produit des bouleversements psychiques considérables, surtout au moment de l’adolescence ! À cette période de la vie, il est particulièrement ardu de se confronter aux deuils et aux changements qu’impose la migration. En témoigne, le cas d’une adolescente aux prises avec un contexte migratoire douloureux mettant en exergue la fonction contenante du cadre culturel.
La représentation d’un soi à l’adolescence s’élabore dans un travail des limites nécessitant une dimension intersubjective notamment dans la rencontre d’un objet-frontière. La rencontre clinique d’un adolescent sollicitant une forte dimension sensori-motrice permet de mesurer le rôle du langage du corps et de l’acte. Également, le rôle de l’éducateur comme objet-frontière permet de mettre en perspective les propriétés fondamentales liées à cet objet.
Avec la puberté, le vécu temporel se conflictualise et sort de la linéarité infantile. Ce processus se voit entravé par la survenue d’une phobie scolaire à l’adolescence, sans signe annonciateur antérieur. La pulsionalité y semble aussi gelée que le temps figé. S’y retrouve une quête d’immuabilité propre aux syndromes autistiques. Ici l’effet d’après-coup au lieu d’ouvrir à la temporalité réveille une faille des origines.
La lecture métapsychologique du phénomène de double bind et de la paradoxalité psychique autorise la compréhension de leur importance dans la (dé)structuration psychique du sujet, ainsi que l’élaboration des manifestations transférentielles et contre-transférentielles que ceux-ci impliquent, dont la reconnaissance est un enjeu thérapeutique majeur. Enfin, le concept de paradoxe permet a fortiori de remettre au travail et « en jeu » les questions des limites et des frontières à l’adolescence.
L’auteur s’appuie sur le matériel clinique issu de la psychothérapie d’un adolescent psychotique pour interroger les phénomènes de répétition à l’identique, leur signification et leur possibilité de transformation. Ces manifestations seraient liées à des échecs de la rencontre entre le sujet et son environnement premier, au moment où les frontières psychiques entre le dedans et le dehors, entre soi et l’autre, n’ont pas encore pu s’organiser.
L’article présente une construction théorique pour penser les manifestations d’allure psychotique à l’adolescence. Entre l’archaïque et l’actuel, le paradigme de la psychose pubertaire s’affranchit de la référence hâtive à la vulnérabilité schizophrénique pour redonner une valeur processuelle à la notion de potentialité. La psychose pubertaire dévoile un caractère éminemment frontalier et sa symptomatologie traduit des modalités de traitement qui s’étendent sur le spectre d’un travail du négatif nécessaire mais incertain.
Cet article rend compte du rapport existant entre l’expérience spéculaire primaire et la constitution des limites soi/autre. L’exploration d’un cas clinique permet d’apprécier l’importance du regard de l’autre comme condition nécessaire au déploiement du processus de subjectivation et à l’articulation d’une double limite dedans-dehors et inconscient-préconscient-conscient.
Adolescence, 2020, 38, 1, 135-138.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7