Cet article, à partir de l’ambivalence du regard porté sur le mineur délinquant, montre, combien suivant les périodes, on privilégie soit la prévention, l’éducation, soit, parce qu’on le perçoit plus dans sa dangerosité sociale, l’exclusion, l’enfermement.
Une histoire qui se joue en permanence autour de la question des institutions « ouvertes » ou « fermées ».
Cet article aborde les mécanismes d’enfermement psychique à l’adolescence. Distinct de l’isolement, l’enfermement est décrit comme déni des qualités réflexives de l’autre. En réponse au conflit narcissico-objectal et aux bouleversements de la relation de dépendance aux objets infantiles introduits par la puberté, l’enfermement psychique apparaît sous la forme d’une relation fétichique à l’objet. À partir d’illustrations cliniques, des pistes de réflexion sont proposées pour permettre à un adolescent de sortir de son enfermement ; adolescent qui le plus souvent ne demande rien.
Après un bref rappel ethnologique et historique l’auteur met en évidence le travail de l’enfermement psychique en montrant comment cet enfermement suppose une mise en scène. À partir d’un exemple clinique, en insistant sur la dimension de scène et sur la notion des groupes internes, il montre comment les moments de renfermement à l’adolescence s’inscrivent dans un contrat inconscient entre l’adolescent et le monde adulte. Il apparaît que l’enfermement se situe dans une problématique de l’intrusion qui renvoie à l’insuffisance originaire du sujet humain. Le travail des groupes internes, qui oscille entre lien vers l’autre, appropriation de soi et enfermement a pour fonction de transformer l’état traumatique que l’auteur définit comme une état subjectif ambigu qui affronte le sujet à l’indécidabilité, à l’impossibilité à destiner ses pulsions. L’invention du lien d’incompatibilité est une tentative de se dégager de cet état et engage le travail des groupes internes.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7