The case of the « Wolf Man », a young man who presented grave problems in adolescence, is revisited here in light of the concept of the pubertaire scene. Indeed, when we look closely at it, this primal scene exhumed by Freud is in fact a pubertaire scene co-constructed by Freud and his patient. Starting with this hypothesis, it is possible to explain the failure of the psychoanalytical treatment which will leave the Wolf Man facing a breakdown he could not surmount. This analysis seeks to show the possible effects of the analyst’s unanalyzed pubertaire on his patient.
Archives de catégorie : Contre-transfert – 2006 T. 24 n°4
Serge Lesourd : « père, je ne veux pas que tu brûles ! »
Le soutien au père œdipien apparaît dans la clinique actuelle de l’adulte et de l’adolescent une donnée fortement présente. L’auteur analyse ce rapport au père comme un refus du passage pubertaire qui nécessite de faire déchoir le père, pour mieux pouvoir ensuite s’en servir dans ses rapports adultes à la jouissance et au plaisir. Le lien social actuel qui fait du père et de son déclin le centre de la « transformation » du monde construit ainsi une impasse pour le sujet dans son passage à l’âge adulte.
Brigitte Haie : le moment adolescent comme moteur de la cure d’adulte
La cure des sujets dits adultes est souvent ponctuée de références à un temps qu’ils situent comme leur adolescence. Nous partirons d’un postulat : le moment adolescent pourrait se définir comme le temps de la refonte du fantasme infantile. Le travail psychique de l’adulte en devenir pourrait alors s’appréhender comme le moment de vérification de cette construction remodelée. Il s’agirait d’en tester la solidité ou au contraire d’en mesurer les ratages afin de tenter une nouvelle construction. Nous en rendrons compte à travers trois vignettes cliniques.
Bernard Duez : destins du transfert : scénalité et obscénalité, les scènes de l’autre
L’auteur à partir d’une réflexion sur ses pratiques psychanalytiques avec des adolescents, propose une théorisation des enjeux psychiques en termes de scénalité/obscénalité. Il montre l’importance centrale des fantasmes originaires et la fonction de l’intrus dans la constitution des enjeux de l’intimité et de l’identité. Il propose à partir de là une lecture spécifique des dispositifs psychanalytiques en termes de groupe transformationnel des scénalités et de groupalités intérieures.
Isée Bernateau : un contre-transfert amoureux
Un adolescent suivi en hôpital de jour fait preuve d’un comportement transitoire provoquant chez certaines femmes qui s’occupent de lui une hystérisation du contre-transfert. Ce comportement est en lien avec la problématique traumatique sexuelle présente dans sa famille. Il lui permet de remobiliser une pulsionnalité vécue comme menaçante pour son intégrité psychique, et d’intérioriser les composantes féminines de cette pulsionnalité.
François Pommier : idéalisation, pré-adolescence et transfert
En retraçant le déroulement de la cure d’une de ses patientes, l’auteur cherche à montrer les viscissitudes de la relation transférentielle jusqu’au moment de la déliaison analytique permettant la sortie de l’analyse. Le point de bascule apparaît dès lors que l’analyste s’attache à revisiter contre-transférentiellement les relation consensuelles de la période de latence. La patiente, entravée dans son fonctionnement depuis la puberté, consent alors à problématiser les images parentales de sa pré-adolescence et trouve une nouvelle dynamique, qui la conduit à découvrir les éléments structurels de sa personnalité. L’auteur insiste sur la manière dont l’analyste est amené à se déplacer dans la cure pour finalement adopter une position de témoin lui permettant de s’extraire du processus d’idéalisation dans lequel tendait à l’enfermer sa patiente et de faire sortir cette dernière de la situation de précarité dans laquelle l’enfermait le travail analytique. L’auteur explique dans quelle mesure, sur le plan contre-transférentiel, ses propres angoisses et l’expression de sa position parfois vertigineuse permet à sa patiente de faire la traversée de sa pré-adolescence.
Gianluigi Monniello : auto-analyse et traitement de l’adolescent borderline
L’adolescence remet en jeu les parcours du développement précoce et travaille à l’élargissement de l’appareil psychique. À la puberté, l’adolescent est appelé à fournir à soi-même et aux autres une narration stable, bien qu’elle puisse être revue, de son histoire et du temps de l’enfance. Chez l’adolescent borderline, en particulier, les besoins évolutifs activent de façon significative l’angoisse et le conflit.
L’analyste répond alors à la difficile prise de conscience de soi de l’adolescent (difficulté à rendre lisible ses états affectifs à lui-même et aux autres) ainsi qu’à sa perception de ne pas disposer suffisamment de processus psychiques « auto » (sentiment de soi vide et chaotique) par un travail prolongé d’auto-analyse. C’est le point de départ pour connaître et transformer la relation thérapeutique qui risque continuellement de se fermer dans une unité confuse et une fonction miroir interminable.
Myriam Boubli, Jean-Claude Elbez : tropisme adolescent dans la cure d’adulte
De notre point de vue, la résurgence des processus d’adolescence dans la cure d’adulte ne serait pas simplement une modalité de fonctionnement régressif, défensif, mais plutôt une modalité de fonctionnement toujours active pouvant être issue de fonctionnements hautement secondarisés. L’hypothèse étant qu’on ne répète jamais, au sens propre du terme, à l’identique, mais qu’on conjugue avec notre modalité d’être actuelle. Ce qui se modifie vraiment c’est ce passage du grandir à vieillir. Le fonctionnement adulte doit passer par le filtre de l’adolescence mais pas seulement en ce qu’il implique le filtre de la sexualisation génitalisée, mais aussi une organisation temporelle incluant la mort.
Gérard Bonnet : l’écho lointain du big-bang pubertaire à l’approche d’une fin d’analyse
Agnès, la cinquantaine, envisage de terminer son analyse, mais voudrait comprendre pourquoi elle garde toujours au fond d’elle-même l’impression contradictoire d’être une victime, tout en se sentant terriblement coupable. Elle fait alors un rêve où elle remet en scène la façon dont elle a vécu sa puberté. L’analyse de ce rêve, puis d’un autre, centré sur la séparation, la conduit à repérer qu’elle a mal vécu ce moment crucial en raison d’un attachement excessif à sa mère et du fait qu’elle s’est enfermée dans ses contradictions.
Jean-Bernard Chapelier : Freud et l’homme aux loups : une scène pubertaire en commun
Le cas de « l’Homme au loups », jeune homme qui a présenté de graves difficultés à l’adolescence est ici revisité à partir du concept de scène pubertaire. En effet à y regarder de près cette scène primitive exhumée par Freud est en fait une scène pubertaire co-construite par Freud et son patient. C’est à partir de cette hypothèse qu’il est possible d’expliquer l’échec de la cure psychanalytique qui laissera l’Homme aux loups face à un breakdown non surmonté. Cette analyse cherche à montrer les effets possibles du pubertaire non analysé de l’analyste sur son patient.