L’intérêt de l’utilisation du haïku dans un atelier écriture avec des adolescents borderline hospitalisés en psychiatrie est étudié à travers les écrits d’une adolescente. Le rythme imposé par le haïku et sa brièveté amènent la jeune fille à inscrire en plein le cri du souvenir d’une absence, à écrire ce qui dans la langue parlée demeurait absent. L’omniprésence de coupures dans ce type de poème et le clivage à l’œuvre au moment de l’écriture permettent alors l’inscription de sa douleur psychique.
Il faut qu’on parle de Kevin, roman épistolaire de L. Shriver, offre un matériel clinique interrogeant la rationalité d’une conduite meurtrière d’un adolescent tueur de onze personnes dans l’Amérique des années 80. Nous sont donnés à lire la souffrance liée au travail de maternage et éducatif – le travail maternel – ainsi que les achoppements de celui-ci qui semblent au cœur de la conduite meurtrière. C’est ainsi les liens entre violence, pensée et Kultur qui se trouvent ici réinterrogés.
La découverte du psychodrame analytique individuel offre au clinicien des possibilités nouvelles dans l’accompagnement psychologique des adolescents. S’appuyant sur la vignette d’un jeune garçon en âge de démarrage pubertaire, cet article discute le lien existant entre psychodrame et jeu improvisé à deux. La réflexion porte sur la possibilité de recourir à la stratégie interprétative du psychodrame, au bénéfice d’une relation duelle entravée dans sa dynamique.
Le psychodrame psychanalytique individuel avec des adolescents qui présentent une problématique limite met en évidence le rôle fondamental de la technique du double. Cette modalité d’intervention favorise l’inscription dans le dispositif et constitue une réponse adaptée face aux agirs, à la prévalence de l’éprouvé sur la pensée, et aux angoisses plurielles. Le jeu partagé avec un co-thérapeute incarnant le double permet, dans la durée, la délimitation d’un espace psychique et corporel plus sécure.
La singularité de la délinquance féminine, considérée sur les plans intrapsychique, intersubjectif et social, s’exprimerait par une démarcation floue entre l’auto- et l’hétéro-agressivité. Dans les recours à l’acte des jeunes filles, il en résulterait une tentative de destruction du féminin érotique, chez l’autre et chez le sujet « l’auto-féminicide ». La fragilité des identifications, l’impact de la culture et de l’environnement, la problématique dépressive et la sexualité seraient au premier plan.
Au fil de la rencontre avec une adolescente placée dans un cadre judiciaire, nous interrogerons l’intrication de la violence subie à la violence agie, et leurs modalités de répétition. Après avoir exploré les registres dans lesquels s’inscrit la répétition, nous envisagerons le destin des motions entravées. L’acte et son achoppement dans la violence pourraient alors s’entendre comme des errances du féminin. Nous conclurons par quelques réflexions autour de la prise en charge de ces problématiques.
Cet article rend compte du travail psychique que les équipes instituées ont à soutenir lorsqu’elles accueillent et prennent soin d’adolescentes dont les comportements délinquants suscitent des mécanismes de résonance émotionnels et fantasmatiques particulièrement aigus. L’hypothèse est que les agirs transgressifs de ces adolescentes sont des recours à l’acte à visée offensive, défensive et figurative – qui requièrent un exigeant travail d’élaboration de la part des équipes.
L’article considère les actes de violences commises envers les femmes comme des tentatives désespérées pour contenir et transformer la charge d’excitations traumatiques. Le « féminicide » correspondrait à la mise à mort envieuse de la désirabilité de l’objet en réponse au risque d’envahissement par le pulsionnel.
L’auteur interroge la place et la fonction de l’agir sexuel violent dans le processus adolescent. À la suite des travaux d’A. Ciavaldini où l’agir est considéré comme un « affect inachevé », il discute la contribution des violences sexuelles aux « liaisons non-symboliques » selon R. Roussillon. L’enjeu de la « figure du répondant » telle que définie par R. Kaës, émerge dans la clinique de la psychothérapie, là où vécus de violence et d’abandon dans l’enfance laissent trace de l’inadvenu de l’affect.
Cet article interroge le sens de la mise en scène du délit chez certains adolescents. Nous considérons l’évènement délictueux comme un véritable langage de l’affect qui s’exprime sur une scène diurne à l’instar du modèle du rêve. Le délit emprunte une voie d’élaboration qui transforme les pensées du rêve en images sensorielles afin de rendre figurable la nature des éprouvés internes.
Adolescence, 2018, 36, 1, 97-108.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7