Publications des membres

Le vieillissement saisi par le soin
Sous la direction de
Céline Racin, Catherine Caleca, et Philippe Gutton Collection « Psychanalyse et vieillissement » dirigée par Philippe Gutton et Benoît Verdon

Relation de soin, esprit du soin, effets du soin sur la personne
âgée… Dans quelle mesure le soin influence-t-il l’expérience du

vieillir ?
La forte médicalisation de la vieillesse tend à inclure le soin dans le parcours de vie des âgés. Entre la représentation du vieillard passif et résigné à son sort et celle de la personne âgée récalcitrante, rétive à tout soutien, s’ouvre un large champ d’expériences psychiques et affectives. Soigner et être soigné : à travers cette rencontre, comment s’exprime le malaise dans les soins ? Cet ouvrage interroge les rapports entre psychanalyse et soin à la lumière des problématiques individuelles, groupales et institutionnelles mises en jeu dans la clinique du vieillissement. Que recouvre le concept « d’esprit du soin » et comment permet-il de nourrir une pensée clinique ? Comment l’approche de la dynamique relationnelle du soin permet-elle de repérer les organisateurs psychiques de la relation de soin ? Et quels sont ses effets sur la personne âgée ? Un vaste panorama qui nous permet de mieux comprendre l’expérience du vieillir saisie par le soin.

Psychanalyse de la
pop culture

Florian Houssier

L’art prolonge l’enfance et l’adolescence, période où la culture est particulièrement
investie. Le goût pour les jeux vidéo et les références pop, notamment numériques, se sont imposés et laissent supposer que les héros de séries ou les super
héros sont entrés dans notre vie, comme de nouveaux amis ou des membres substitutifs de notre famille interne. Séries, cinéma, peinture, jeu vidéo, bande dessinée, livre ou autre flash mob, la pop culture ne se décline pas seulement en fonction de son média, elle a modifié notre façon de vivre. L’auteur explore la possibilité d’un voyage associatif à partir de son expérience clinique et d’artistes qui ont laissé une empreinte souvent essentielle. Des peintres modernes au Street Art, d’Arcimboldo, Iron Man aux transhumanistes en passant par Michaël Jackson et certains de ses patients, il s’attache à créer un décalage en subvertissant le réel. Cet entrelacs entre la culture et la clinique pose sans cesse de nouvelles questions voire
de nouveaux défis quant à la compréhension de l’humain au contact de la modernité.
Florian Houssierest psychologue, psychanalyste, président du Collège international de l’adolescence (CILA), professeur à l’université Sorbonne Paris Nord, unité transversale de
psychogenèse et psychopathologie (UTRPP).

Le surmoi perverti
Bisexualité psychique et états limites
François Richard

La contradiction actuelle entre une invitation trompeuse à la libération sexuelle et la résurgence du puritanisme défendu par de nouvelles idéologies destructrices (identitarisme, complotisme,
djihadisme) conduit à un fonctionnement pervers
du surmoi. Si la névrose n’a pas disparu, elle se voit débordée par un trouble existentiel proche
de la détresse. Les états limites deviennent un
fonctionnement prévalent. Notre culture ne parvient pas à intégrer que la féminité d’un homme n’est pas exactement celle
d’une femme et que la masculinité d’une femme
n’est pas celle d’un homme. Le complexe d’Œdipe
est structurellement déformé. Face à ce constat,
François Richard propose d’entendre, dans la clinique des patients présentant un état limite, un trouble de la subjectivation entre sexe et genre. À partir de sa grande expérience de psychanalyste et de ses nombreux travaux notamment sur l’adolescence, François Richard éclaire, dans cet ouvrage riche, les formes contemporaines du malaise dans la culture et ses effets. François Richard est psychanalyste, membre titulaire formateur de la SPP et Professeur émérite de psychopathologie à l’Université Paris Diderot. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, notamment Le Processus de subjectivation à l’adolescence (Dunod, 2001) et L’Actuel Malaise dans la culture (L’Olivier, 2011).

L’Éphémère
L’art du château de sable
Philippe Gutton avec Marie-Christine Aubray
Collection « Ouvertures psy » Éditions In Press

Puisque rien ne dure… comment penser l’irréversibilité
du temps et l’inéluctabilité de la mort ? Quelle place pour la

créativité ?

L’éphémère est ce léger insecte au vol lent qui envahit l’air
de l’étang au soir, et dont la vie ne dure que l’espace d’un jour.
L’éphémère est aussi un sentiment, une émotion, un affect. «

Éphémérité », « passagèreté » : il dit que le plaisir est trop bref, qu’il
« ne dure qu’un moment », que sa fin survient trop tôt.
Signifiant plus essentiel, il exprime la brièveté du sentiment

continu d’exister. Puisque rien ne dure… comment penser

l’irréversibilité du temps ? Comment concevoir l’inéluctabilité de
notre fin ?
Et comment l’extraordinaire créativité humaine compose-t-

elle avec la menace à tout moment de rencontrer l’éphémérité

de la vie ? Cette créativité psychique, cette élaboration, dont une
illustration inattendue – et pourtant privilégiée – pourrait être l’art du château de sable au bord de la mer, avant la marée…
Partant de la réalité éphémère, Philippe Gutton ouvre avec ce
livre une réflexion qui nous mène vers une pensée durable.

Adolescence et devenir-adulte
Entre ruptures et continuités
Sous la direction de Pascal Roman et Emmanuel Schwab
Fragilité et force du lien
Psychanalyse et vieillissement

Sous la direction de Benoît Verdon, Philippe Gutton
Paru chez In Press, en octobre 2020

« Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux […]
Les vieux ne rêvent plus leurs livres s’ensommeillent, leurs pianos sont fermés […] »
(Les vieux, Jacques Brel, 1963)

La chanson de Jacques Brel est superbe, elle prend aux tripes car elle dit une réalité de la vieillesse. Mais elle ne dit pas tout tant il est impossible de restreindre la richesse et la diversité de la vie de nos aînés à une représentation homogène, encore moins déficitaire. L’idée qui veut que la vieille femme et le vieil homme sont seulement marqués par le retrait, la résignation et la limitation demeure tenace. Même si des figures, non moins à questionner, sont présentées comme des modèles de vieillissement réussi et performatif : la cougar au désir insatiable, consommatrice d’hommes plus jeunes que ceux de sa propre génération, mais dont on guette l’involution pour mieux la désavouer ; l’inépuisable Don Juan aux tempes grisonnantes dont on félicite les capacités de séduction, mais dont on moque volontiers les entreprises ratées jugées pathétiques.
Il n’est pas facile de vieillir. Et il n’est pas facile de vieillir dans une société animée par des représentations du vieillissement saturées de contrastes et de paradoxes, pétries d’idéalisation et d’évitement, de jeunisme et d’interdits. Parce qu’elle est indéniablement habitée par la perte et la mort, même si elle ne s’y réduit pas, l’expérience de la vieillesse implique que nous portions notre attention aux figures du lien qui demeure, fragile ou fort, motivé par la sexualité, le besoin d’étayage, l’exigence narcissique, l’agitation hypomane… Les liens que l’on cherche à tisser ou que l’on ne parvient plus à mobiliser témoignent des désirs, des frustrations et des tensions intérieures, des créativités inattendues comme des empêchements et des désinvestissement délétères. Dynamiques conjugale, familiale et intergénérationnelle, place dans la société, rapport au corps, vie collective en institution de soins ou en logements partagés, vie solitaire dans l’immensité des grandes villes ou des campagnes désertées sont autant de lieux de mise à l’épreuve de la capacité à créer et à accueillir le lien à soi, le lien aux autres, mais aussi la capacité à se séparer et à être seul.
Ironie du sort, ces quelques lignes écrites après avoir lu tous les chapitres de cet ouvrage consacré au lien, afin d’en introduire le propos, l’ont été en période de confinement massif. Celui-ci a été décidé pour cause de pandémie mondiale de la Covid-19 dont la puissance contaminante a conduit les pouvoirs publics à cloîtrer de façon drastique les résidents des EHPAD au point de les priver des visites de leurs proches pendant des mois, faute de moyens matériels pourtant simples (des blouses, des masques, des gants) susceptibles de garantir des retrouvailles dans des conditions sanitaires sûres. Souvent déjà en grande perte d’autonomie, parfois gravement perdus dans le temps et dans l’espace, très dépendants de repères stables, et très sensibles à la qualité émotionelle d’un environnement humain et non humain, ces personnes n’ont plus pu s’accrocher à la vie qu’en puisant dans leurs ressources intérieures et dans la bienveillance, la chaleur, la sécurité offertes par les personnels soignants. À l’heure où nous écrivons, les morts en EHPAD se comptent par milliers, morts du coronavirus, morts d’autres affections aigues ou chroniques et installées déjà, mais aussi, cela n’a pas échappé aux soignants désemparés, eux-mêmes mis en danger d’être contaminés et/ou de contaminer, morts de n’être plus visités par celles et ceux qui soutenaient leur mémoire, leur identité, la continuité de leur sentiment d’exister par les liens d’affection, de filiation et d’amour qui soutenaient leur histoire. « Vivre, disait Sigmund Freud, est pour le moi synonyme de être-aimé ». Jacques André complète de fait : « La question de l’existence en psychanalyse n’est pas existentielle, voire ontologique, elle est sexuelle : exister pour qui ? pour l’amour de qui ? Sans doute n’est-ce qu’à ce titre qu’elle peut devenir analysable »1. Si « être », c’est « être aimé », et si là est la condition de la vie, alors on comprend que pour certain.e.s, la vie a pu perdre tout sens dès lors que, sans parfois en comprendre même la raison (les séparer de leurs proches pour leur bien !), la rupture des liens et l’isolement forcé ont eu raison du goût de vivre.
À divers carrefours qui entrecroisent la société, le corps et la psyché, les éclairages théoriques et les rencontres cliniques, les auteurs de cet ouvrage se proposent d’interroger les diverses figures du lien à l’épreuve de la vieillesse. Sont ainsi étudiés les liens à soi et à l’autre à l’épreuve de la déliaison et de la discontinuité, les dangers des replis mélancoliques et des attaques de soi et des autres, les aléas du travail de renoncement et les passions affectives, la tendresse et la violence. Mais aussi l’inventivité régressive et fantasmatique malgré le grand âge et parfois le démantèlement de la pensée, la vie collective et institutionnelle, la difficulté de vivre et l’envie de vivre toujours et encore, la recherche inassouvie de sources de plaisir accessibles… et le trouble intime qui sait, comme le chante Léo Ferré, qu’« Avec le temps, va, tout s’en va […] » (Avec le temps, 1972).

Benoît Verdon, Philippe Gutton

La colère de Rimbaud
Le chagrin d’Arthur

Gérard Pirlot
Imago

Enfant surdoué, adolescent génial, aventurier ambitieux, Arthur Rimbaud constitue, en raison de son exceptionnelle et précoce créativité, puis de sa soudaine rupture avec la poésie survenue à l’âge de vingt et un ans, un véritable mythe littéraire. Ses rapports avec sa famille, ses multiples fugues, son soutien à la Commune, ses relations tumultueuses avec Verlaine, sa recherche de la voyance par « le dérèglement de tous les sens », par l’alcool et par la drogue, puis ses voyages et ses errances, en font l’icône de la jeunesse révoltée.
En psychanalyste, soulignant le rôle majeur du père pourtant absent et le lien complexe à la mère, Gérard Pirlot remonte à l’origine de la colère de Rimbaud, aux sources de sa rage de vivre, loin de Charleville, pour se consacrer impérativement à son art : « Je me suis reconnu poète », écrit-il. Cependant, après Une Saison en enfer et Illuminations – où l’on perçoit à vif le chaos émotionnel de l’adolescence -, Arthur se détournera de la poésie. Commerçant exilé en des contrées perdues, rongé par le chagrin qui le minera jusqu’au cancer, dévasté par son amputation, il viendra mourir à Marseille, indifférent à sa gloire naissante.


Psyché dans ses reflets (d’amour) créateurs
face aux séparations
Montaigne, Descartes, Pascal, Freud, Magritte

Gérard Pirlot
Presses universitaires du Midi

« La parole est moitié à celui qui parle, moitié à celui qui écoute », « Je replie ma vue en dedans », « Je me roule en moi-même » écrit Montaigne. L’auteur des Essais instaure un dialogue avec des absents dans une forme de parole associative dictée à un secrétaire non destinataire de ses pensées. Ce dispositif n’est pas sans en rappeler un autre, celui de la cure analytique.
Le projet de ce livre est de parcourir plusieurs facettes du négatif constitutif du bon fonctionnement du psy- chisme. Ce qui manque est en effet ce qui permettra au « moteur » psychique de se mouvoir en créant, re- présentant, désirant, l’objet perdu. Les œuvres littéraires, philosophiques ou picturales témoignent, comme le rêve, de ce processus. Les trois rêves de Descartes, qui décideront de sa vie de philosophe, recèlent des éléments étranges positivant une hallucination négative, celle d’une rêverie maternelle trop tôt perdue. L’investissement passionnel des mathématiques de Blaise Pascal a pu avoir comme adjuvent celui de la relation gémellaire à sa sœur Jacqueline afin de dépasser des effondrements précoces dus à l’absence prématurée de la mère.
Ces trois œuvres traduisent, chacune à leur manière, ce dont rendent compte les œuvres de nombre d’or- phelins créateurs. Une langue d’adoption dit ce qu’une langue maternelle ne peut exprimer, comme tendent à le montrer les œuvres de Julien Green, de Samuel Beckett, d’Emil Cioran et de Vladimir Nabokov.
Les toiles de René Magritte et le récit de Shahrâzâde dans Les Mille et Une Nuits joignent fiction et création pour déjouer une brûlure traumatique indicible.
C’est à partir de sa propre sensibilité que chaque créateur découpe dans un réel inconnaissable, un espace de perspective et narratif comme celui qu’a imposé Sigmund Freud dont la psychanalyse a ouvert un champ scientifique qui s’est avéré être une alternative esthétique à l’objectivation psychiatrique.


Psychanalyse des addictions

Gérard Pirlot
Dunod, univers psy

Le terme d’addiction recouvre des conduites relevant de la toxicomanie, de l’alcoo- lisme, du tabagisme, de la dépendance aux jeux vidéo et tous les comportements entraînant une dépendance avec ou sans toxiques (troubles du comportement alimentaire, addictions sexuelles, au travail, au sport, aux écrans smartphones, etc.). Le concept d’addiction permet de fournir un modèle d’interprétation de pathologies dissemblables, ceci par l’individuation de dimensions psychopatho- logiques communes.
Cet ouvrage montre combien la question des « passions addictives » trouve un éclairage certain dans l’œuvre de Freud, s’appuyant sur plusieurs modèles métapsychologiques faisant sens. L’approche psychanalytique et psychosoma- tique des addictions se trouve être de plus en phase avec l’approche neurobio- logique actuelle. Elle permet de mieux saisir les conflits, souffrances et drames cachés sous-jacents à ces conduites de dépendance, mettant ainsi à jour des enjeux psychiques et psychosomatiques à l’œuvre dans les prises en charge thé- rapeutiques des sujets « addicts ».
Cette troisième édition, notablement augmentée, introduit de nouveaux thèmes psychopathologiques, comme ceux sur l’affect, la désaffectation, le narcissisme, l’excitation ou encore sur les sex-addicts ou les addictions à l’écran.


T. E. Lawrence, le désert, l’avers du désir
Réflexions psychanalytiques
sur la vie et l’ œuvre de Lawrence d’Arabie

Gérard Pirlot
Presse universitaire du midi

Thomas Edward Lawrence (1888-1935), plus connu sous le nom de Lawrence d’Arabie, fut successivement mythifié, démythifié, idéalisé, accusé, considéré comme un héros et un génie militaire, un saint ou un imposteur, un agent secret, un névrosé, un paranoïaque. Au-delà de ces appréciations bien souvent exa- gérées, son épopée et sa personnalité restent uniques et, aujourd’hui encore, permettent de jeter un éclairage déterminant sur les rivalités au Proche-Orient. Lawrence incarne un type de conflit avec ses propres imagos parentales, sa filia- tion mais aussi l’« establishment » et « la raison d’État » qui le broyèrent. Il a certes été un personnage vivant, historique, mais également, selon l’expression de G. Deleuze, un « personnage conceptuel » : les œuvres dans lesquelles il se dépeint, Les Sept Piliers de la sagesse et La Matrice, ou encore les centaines de lettres à ses amis ou collègues, sont le terreau à partir duquel une psychanalyse appliquée peut être envisagée.
Dans cet ouvrage l’auteur a cherché à décrire et comprendre certains aspects et dynamismes du fonctionnement psychique de l’homme en les contextuali- sant avec des événements marquants de son enfance et de sa vie d’homme. T. E. Lawrence apparaît pétri d’une complexité psychique réelle l’ayant amené à disparaître de son vivant en tant que héros de la Première Guerre mondiale, un de ces spiritualist revolutionaries dont la subjectivité, par l’action et l’écriture, tenta de subvertir l’ordre institué, familial d’un côté, et politico-diplomatique de l’autre, en le payant d’un prix rare : l’intégrité morale.

Freud étudiant

Florian Houssier
Éditions Campagne Première. 

Après nous avoir fait connaître Freud adolescent, Florian Houssier dessine le portrait de Freud étudiant    , entre faculté de médecine, recherche scientifique, premières expériences cliniques,  fiançailles et relations épistolaires.
Poids du legs parental, de la nécessaire réparation d’une famille dans la gêne, et difficultés récurrentes à trouver de l’argent, fin de sa longue relation avec Eduard Silberstein, son principal ami d’adolescence, fascination pour les duos mère-fille, quête d’identifications masculines et surinvestissement de la vie psychique  font partie des traits  mis en evidence par l’auteur. Il souligne combien cette période est celle de basculements essentiels dans la vie de Sigmund Freud. En psychanalyste formé à l’étude de l’âme humaine, en spécialiste de l’adolescence et en biographe s’appuyant sur de nombreuses archives, parfois inédites, Florian Houssier nous fait comprendre comment ces années ont conduit l’étudiant Sigmund Freud à devenir l’inventeur d’une nouvelle science de l’homme.

L’adolescent et sa musique

D’une violence l’autre
Sous la direction de Vincent Cornalba (2019, Paris : In Press)

La musique fait partie intégrante de l’adolescence. Qu’elle soit écoutée, chantée, jouée, seul ou à plusieurs, qu’elle provoque la danse ou le retrait sur le lit d’une chambre… la musique en rythme le parcours.

Centrale à l’adolescence, elle est pourtant insaisissable. Au point que chaque génération se l’approprie pour la prolonger à travers de nouvelles formes. Dès lors, existe-t-il des « musiques adolescentes » ? « À l’adolescence la musique est-elle violence ou langage, violence et langage ? Vient-elle du dedans ou du dehors ? Est-elle irruption ou enveloppe ? Le sonore est un élément sensible à l’adolescence parce qu’il attaque et construit à la fois l’adolescent. ».
À chaque adolescent correspond sa musique. Nul doute que la musique, par l’association d’une structure (sept notes… et quelques variations) et d’une multitude de formes offertes, participe à la découverte pour l’adolescent des nombreuses possibilités de devenir sujet.
Cet ouvrage, constitué de contributions d’universitaires et de cliniciens, s’adresse à tout lecteur qui intéresse aux enjeux du processus adolescent.

LES AUTEURS : Anthony Brault, Emmanuelle Calandra, Vincent Cornalba, Philippe Givre, Édith Lecourt, François Marty, Laetitia Petit

http://www.inpress.fr/livre/ladolescent-et-sa-musique/

Quand l’adolescent s’engage

Radicalité et construction de soi
dialogue entre Philippe Gutton et Marie Rose Moro, avec Marie-Christine Aubray, Éditions In Press.

« Où vais-je ? », « Qui suis-je ? » L’adolescent s’éloigne de la famille, quitte l’organisation infantile. Mais où se rendre ? Comment devenir soi parmi les autres ? Entre imitation et révolte comment trouver son identité ?
Deux grandes figures de la clinique adolescente, Marie Rose Moro et Philippe Gutton, s’interrogent sur l’engagement adolescent. Un dialogue intense où chacun puise dans sa pratique pour mieux comprendre les rôles de la radicalité et de l’engagement à ce moment déterminant de la construction de soi. Entre apparences et découverte de soi, pluralités et unicité, quêtes plus ou moins violentes… les rencontres sont quotidiennes, entre illusions et désillusions.
Dans un échange d’une rare clarté, ils analysent les parcours de Léa, Michel, Inès… tentés par la radicalisation. Recherche d’absolu, quête d’idéalité, volonté d’agir sur le monde, de le transformer, de le rendre plus juste… Loin  de donner un modèle unique de compréhension de situations très différentes, ils éclairent le processus de radicalité et ouvrent des voies pour aider ces adolescents et leur famille.

Le sport à l’adolescence
Entre violence et sublimation

Sous la direction de Florian Houssier

« L’adolescent en souffrance trouve une issue dans le sport. » On pourrait croire à l’une de ces idées reçues qui a fait long feu, et pourtant, la clinique de l’adolescent confirme l’adage. À cette période de la vie où l’adolescent recherche les limites de son corps et celles de son intégration au groupe familial et social, le sport ouvre un autre espace intime, syno- nyme de liberté.
Vecteur d’intégration du corps sexué, régulateur de l’agressivité ou facilitateur du lien social, le sport représente un moyen pour l’adolescent d’extérioriser ses pulsions et conflits, de les confronter dans la relation à l’autre et souvent de les sublimer. L’adolescent en quête de son identité cherche à se redéfinir et trouvera dans le sport un espace potentiel de créativité propre à faire émerger une nouvelle poétique du Soi.

Les auteurs : Jean-Marie Brohm, Vincent Cornalba, Aziz Essadek, Philippe Gutton, Florian Houssier, Laetitia Petit, Stéphane Proia.

modianoL’adolescence
selon Modiano

Philippe Gutton
paru en septembre 2015

Patrick Modiano est fasciné sans le dire expressément par l’adolescence. Et d’abord, la difficulté qu’elle a pour trouver sa place dans le monde mystérieux ou flou des adultes, le puzzle de l’adultité. Où suis-je jeté ? Qui sont ces gens qui m’entourent ? Suis-je par eux reconnus ? Quels passés ont-ils entre eux et par rapport au mien ? Marcher à travers les rues et les places de Paris, d’une rive à l’autre de la Seine, se soumettre aux exigences des autres, d’un lieu public à un bureau-appartement ; trouver un quartier, un logement, échapper au regard de la police ; autant d’« occupations » haletantes dans la crainte d’être arrêté dans sa créativité.
Au sein de ces trajectoires dans la ville et dans le temps des autres, comment s’autoriser « une zone neutre » ? Un espace temps protégé, où les rivalités ambiantes peuvent être déniées ou incognito, pourrait alors tranquillement, chaleureusement, se vivre « l’éternel retour » de l’humain : l’hôtel qui accepte un mineur, la maison de campagne, la fenêtre qui reste éclairée sur la façade sombre d’un immeuble, le fantasme de partir… Et là, s’apercevoir que le « fameux » « qui suis-je ? » adolescent est en fait un « qui sommes-nous » à deux, dans la pudeur de l’amour ?
Imiter, révolté ou obéissant tout le jour, les adultes dans leur géographie et s’identifier en secret, trouver-retrouver l’art d’être soi en construisant de l’intimité-extimité, en rédigeant son manuscrit, ne sont pas chose facile dans le monde contemporain… à Montparnasse. L’adolescent et l’adolescente dans les romans de Patrick Modiano souffrent beaucoup, entre illusion et désillusion « pas ici, pas maintenant ». Ils demeurent longtemps, parfois toujours telle Dora Bruder, « inconnus, non identifiés ». Le psychanalyste de l’adolescence qui est l’auteur de ce livre découvre bien des similitudes entre ces jeunes en errance et panique et ceux qu’il rencontre et écoute : impasse de leur développement ?
Psychiatre, psychanalyste, Philippe Gutton est un des grands spécialistes de l’adolescence, Professeur des universités, Fondateur de la revue Adolescence dont il fut directeur pendant trente ans. Il a publié de nombreux ouvrages dont Psychothérapie et adolescence (PUF, 2000) ; Moi violent (Jean-Claude Lattès, 2005) ; Le génie adolescent (Odile Jacob, 2008) ; La chambre des amants. La mère, Le père, L’enfant (Odile Jacob, 2011) ; Balthus et les jeunes filles. Ou le dévoilement du féminin. (EDK, 2013).

Ce livre est le premier ouvrage de la collection « Adolescence et culture » dirigée par Philippe Gutton aux éditions L’Esprit du Temps.

ado-djihadAdolescence et djihadisme 

Philippe Gutton
Paru en octobre 2015
aux éditions de L’Esprit du Temps.

Chez l’adolescent, la radicalisation est à comprendre comme un symptôme au même titre que le suicide, la toxicomanie ou la psychose, nécessitant une prise en charge éducative et psychothérapique. Ce livre nous propose des solutions pour enrayer la radicalisation. Ne pas entrer dans une polémique des idéologies politiques ou religieuses : « il est impossible de raisonner un embrigadé. » L’enjeu n’est ni de convaincre ni de déconvaincre mais de nouer des liens et de s’ouvrir à une co-construction. Tout excès de pouvoir de l’adulte aggrave la crise identitaire et rend impossible le lien de qualité avec l’adolescent. L’objectif est que l’adolescent puisse redécouvrir son fonctionnement psychique et reprendre sa trajectoire propre.
Psychiatre, psychanalyste, Philippe Gutton est l’un des grands spécialistes de l’adolescence, professeur des universités, fondateur en 1983 de la revue Adolescence qu’il dirigea jusqu’en 2014. Parmi les nombreux ouvrages publiés (PUF, Odile Jacob, In Press) est paru en septembre 2015 aux éditions L’Esprit du Temps L’adolescence selon Modiano.

guttonbordet-couvAdolescence et idéal démocratique.
Accueillir les jeunes des quartiers populaires

Joëlle Bordet Philippe Gutton
avec la participation de Serge Tisseron

C’est à l’adolescence que se construit l’idéal démocratique, l’espérance « à vivre ensemble ». Mais les jeunes – et particulièrement ceux des quartiers populaires – se heurtent à une rude réalité : on ne les entend pas, on ne les écoute pas. Amertume et désillusion sont au rendez-vous. Leur créativité adolescente est empêchée. Ils y répondent par des stéréotypes : victimisation, renoncement, révolte, actes vécus comme « héroïques », ou encore conformisme… Autant d’attitudes qui provoquent préjugés et rejet – comme Hannah Arendt le disait déjà. Ces jeunes habitants des cités sont paradigmatiques de la jeunesse et de sa difficulté à trouver place au sein de nos démocraties.
Comment ré-enchanter l’inspiration démocratique ? Avec cet ouvrage, Joëlle Bordet et Philippe Gutton déconstruisent stéréotypes et préjugés. Ils nous montrent, à travers des dizaines d’exemples concrets, comment faire naître ou renaître de l’émerveillement démocratique, porté par des adultes. Sur le terrain, dans les quartiers, des témoins-interprètes accueillent cette inspiration. Véritables « passeurs » ils inventent de nouvelles voies d’accès à la démocratie. Ce livre leur donne la parole. L’ouvrage nous donne aussi à lire les témoignages de ces problématiques au-delà de l’Hexagone – Israël, Palestine, Russie, Ukraine, Sénégal, Italie, Brésil.

La démocratie de demain se joue avec les adolescents d’aujourd’hui. Cet ouvrage engagé, novateur, aide à transformer les impasses en ouvertures créatrices.

TourmentLe tourment adolescent tome 
3
Perspectives contemporaines
Sous 
la
 direction
 de
Philippe
 Givre et Anne Tassel

Dans
 le
 mouvement
 des
 deux
 premiers
 tomes
 du
 Tourment
 adolescent
 consacrés
 aux
 premières
 théorisations
 de
 la
 puberté
 psychique,
 toute
 la
 place
 est
 donnée
 dans
 ce
 troisième
 tome
 aux
 contributions
 analytiques
 contemporaines
 qui
 concernent
 la
 puberté
 et
 l’adolescence.
 A
 travers
 le
 commentaire
 des
 œuvres
 d’Annie
 Birraux,
 de
 Raymond
 Cahn,
 de
 Jean‐Luc
 Donnet,
 de
 Jean
 Guillaumin,
 de
 Philippe
 Gutton,
 de
 Philippe
 Jeammet
 et
 de
 François
 Ladame
 seront
 réexaminées
 les
 notions
 
 de
 «
pubertaire
»,
 de
 «
pare‐excitations
 interne
»,
 du
 recours
 à
 l’objet
 phobique
 ou
 «
d’espace
 psychique
élargi
»,
ainsi
que
l’analyse
de
la
spécificité
des
conduites
d’auto‐ sabotage
 ou
 d’appétence
 «
traumatophillique
».
 Chacune
 de
 ces
 notions
 apparaitra
 exemplaire
 de
 l’originalité
 des
 processus
 et
 des
 modalités
 défensives
qui
se
déploient
à
l’adolescence
face
aux
phénomènes
d’impasse
 à
 la
 subjectivation.
 Aussi,
 ces
 notions
 constituent‐elles
 des
 repères
 indispensables
 au
 clinicien
 pour
 s’orienter
 dans
 le
 traitement
 thérapeutique
des
adolescents.
Philippe
 Givre
 et
 Anne
 Tassel
 sont
 psychothérapeutes
 et
 psychanalystes,
 membres
 du
 CILA
 (Collège
 international
 de
 l’adolescence)
 et
 du
 comité
 de
 lecture
 de
 la
 Revue
 Adolescence
 et
 enseignants
 à
 l’université
 Paris
 Diderot.
 Les
contributions
de
Dominique
Agostini,
de
Marie‐Christine
Aubray,
d’Isée
 Bernateau,
 de
 Bernard
 Brusset,
 de
 Fanny
 Dargent,
 de
 Philippe
 Givre,
 de
 René
 Roussillon
 et
 d’Anne
 Tassel
 sont
 ici
 précieuses
 pour
 expliciter
 les
 apports
 majeurs
 de
 la
 théorisation
 actuelle
 de
 la
 psychanalyse
 de
 l’adolescent.

couv-adopsyL’ado et son psy
Nouvelles approches thérapeutiques
en psychanalyse 

Raymond Cahn, Philippe Robert,
Philippe Gutton, Serge Tisseron

Comment devient-on sujet de sa propre existence ? La question de la création de soi – centrale dans le processus adolescent – est au cœur de cet ouvrage. Mais ce cheminement ne saurait être solitaire et nécessite la participation des autres. pour l’adolescent en souffrance, l’autre, l’interlocuteur privilégié, peut être le thérapeute.
Qu’est-ce qui se joue dans la relation entre un adolescent et son psy ? Comment appréhender le véritable processus de co-création qui s’établit entre le jeune et son thérapeute ?
Quatre cliniciens, auteurs de référence, ouvrent  avec ce livre une réflexion novatrice sur les formes d’intervention thérapeutique à l’adolescence. Raymond Cahn réinterroge la psychanalyse « à l’épreuve » de l’adolescence. C’est à une conceptualisation nouvelle de la séance que s’attache Philippe Gutton. Serge Tisseron invite à réflechir aux étonnantes possibilités offertes dans la cure de l’adolescent par les technologies numériques et les mondes virtuels. Et Philippe Robert s’intéresse aux remaniements au sein de la famille lorsque l’enfant devient adolescent.
Un livre à quatre voix sur les changements indispensables que doivent aujourd’hui engager les psychothérapeutes d’adolescents.

fr-larenc-pasyLa rencontre psychanalytique

François Richard
Dunod

Au-delà de l’analyse des névrosés adultes, le travail analytique s’est avéré viable avec des enfants, des adolescents, mais aussi avec des familles et des groupes, dès lors que la dimension de rencontre entre le psychanalyste et le patient est pensée comme fondamentale. La rencontre psychanalytique est envisagée dans sa dimension de reconnaissance mutuelle.
Cet ouvrage contribue ainsi à la compréhension de la façon dont l’« or pur » de la méthode analytique est à l’œuvre dans des situations éloignées du dispositif de la cure analytique classique, par exemple dans les pratiques institutionnelles et la clinique de l’’adolescence.
Les propositions de cet ouvrage s’attachent à cerner le fait fondamental de la rencontre interhumaine en s’appuyant sur une reproblématisation de la découverte du thème de la rencontre, laquelle ne se réduit pas à l’intersubjectivité, faite par Freud, en 1895 : entre d’une côté l’infans en état de détresse et de l’autre « l’être humain proche ».
Tous les chapitres explorent les dimensions les plus complexes, et parfois obscures, de la psyché humaine soumise aux forces conflictuelles que sont le narcissisme d’une part et l’ouverture à l’altérité d’autre part. ils veulent ainsi contribuer à illustrer ce remarquable paradoxe : nous sommes obligés d’accepter de ne pas « comprendre » pour rencontrer, et finalement pour comprendre autrui.
La complexité des pathologies caractérisées par la négativité, une fréquente dimension traumatique ainsi qu’un mélange entre le conflit pulsionnel et les fonctionnements limites, sollicite cette avancée de la psychanalyse contemporaine.

fhmeurtresdslafmMeurtres dans la famille 

Florian Houssier
Dunod

Ce livre propose une traversée des différents meurtres, agis ou fantasmés, qui peuvent advenir au sein d’une famille. infanticide, parricide, fratricide : la famille révèle qu’elle est la matrice de toutes les haines.
l’analyse de matériaux culturels montre que, depuis toujours, les vœux meurtriers composent une toile de fond originaire de la vie psychique. en repartant de la théorie de la phylogénèse, de l’analyse de contes germaniques commentés par s. Freud ainsi que de l’histoire d’abel et caïn, Florian houssier lève le voile sur les fondements des pulsions meurtrières au sein de la famille ; celles-ci constituent le paradigme de tout meurtre. par rebond, le lien parents-enfant est exploré, et plus particulièrement le lien père-fils à l’adolescence.
À partir de l’étude de nombreux cas cliniques, l’écoute du psychanalyste est ici sollicitée dans divers sites de sa pratique. entre abandon et emprise, on découvre que l’enfant est resté l’objet érotique des parents, sur fond d’indifférenciation soi-autrui.
Cet ouvrage se propose de visiter les fantasmes organi- sateurs de la vie psychique à partir des vœux meurtriers dans les liens familiaux.

fr-lactuelmalaisedanslacultureL’actuel malaise dans la culture 

François Richard
Essai collection penser ⁄ rêver
dirigée par Michel Gribinski

La modernité s’approche d’un état de confusion généralisée, avec des théories critiques que l’on distingue mal des discours que la société tient sur elle-même, sur sa propre agitation stérile, son propre mouvement paralysant. Théories, « discours » aux rouages plus pulsionnels que narratifs, et une historicité nouvelle et incertaine entrent, avec la clinique des souffrances psychiques paradoxales, dans la définition du malaise actuel. Le malaise d’une culture au centre de laquelle pourrait bien se trouver un lieu vide du pouvoir, particulièrement inquiétant.
Le malaise actuel est ainsi en attente d’une pensée, à laquelle s’opposent curieusement des « nouveautés » : réformes, technologies, « cultures populaires», storytellings d’une saison. Leur succession ne vise-t-elle pas à interdire de penser la crise contemporaine de la modernité?

Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7