Tous les articles par Admin

Gérard Pirlot : l’emprise addictive

Le corps « sous emprise » est dans les addictions, objet contraint ; l’emprise est ici dans son « emprisonnement ». Ce que fuit l’addict, en particulier l’adolescent, est la dépendance affective et la resexualisation, à la puberté, de ses liens et ses transferts œdipiens alors qu’en deçà, ce comportement signe l’emprise d’une dépendance, celle à un Surmoi prégénital et préœdipien faisant régner un fréquent sentiment inconscient de culpabilité.

Adolescence, 2024, 42, 1, 141-152.

Léa Monterosso, Guy Gimenez, Christian Bonnet : le smartphone comme potentiel objet de relation

Comprendre les phénomènes d’emprise chez l’adolescent implique de se plonger dans l’univers virtuel actuel. Le principal changement formel lié à notre contemporanéité est la maîtrise de l’image, des musées imaginaires, comme travail de mise en forme de l’image du corps. La sortie de l’objet culturel smartphone, de manière imprévue, est un bouclier qui protège de certains moments de dire et peut potentiellement être un objet de relation dans la rencontre entre l’adolescent et le clinicien.

Adolescence, 2024, 42, 1, 129-140.

Haya Haidar, Anthony Brault : les tréfonds de la voix hallucinée

L’analyse du sonore chez un adolescent enclin à des hallucinations acoustico-verbales conduit à penser la fonction de condensation de l’hallucination à l’adolescence, et fait résonner le registre archaïque et œdipien, les problématiques narcissiques et objectales, et enfin, leur destin pulsionnel actuel entre impasse mélancolique ou reliaison masochiste.

Adolescence, 2024, 42, 1, 115-127.

Solange Lafolle, Sophie Gilbert : la maternité adolescente : voie de sortie de l’emprise ?

À partir de trois cas issus d’une recherche portant sur la subjectivation de mères adolescentes en Martinique, cet article analyse comment la maternité contribue à une prise de conscience pour penser la sortie de la relation d’emprise. Les trajectoires des participantes renvoient aux limites et aux carences affectives, rappelant l’importance d’espaces d’intersubjectivité pour étayer, libérer la parole et accompagner le processus de reprise de pouvoir menant à la subjectivation.

Adolescence, 2024, 42, 1, 101-113.

Julie Vanhalst, Élise Vandermarlière : prostitution adolescente et emprise institutionnelle

À partir d’une expérience d’accueil d’adolescentes ayant des pratiques prostitutionnelles, les auteures proposent une réflexion depuis ce qui s’est déployé sur la scène institutionnelle. Elles interrogent les rapports entre l’emprise, l’institution et le métacadre social et invitent à entendre la place particulière de ces attaques du corps adolescent en lien avec des expériences traumatiques antérieures.

Adolescence, 2024, 42, 1, 87-99.

Anne-Marie Paul : l’adolescence par annie ernaux : récits d’emprise

Dans Mémoire de fille, A. Ernaux conclut le récit fragmenté de son adolescence par la révélation de l’agression subie lors de sa première relation sexuelle. Cet événement, répétition et aboutissement des traumas de l’enfance dont l’origine sexuelle est diluée par l’autrice dans le socius, déclenche un phénomène d’emprise passionnelle lourd de symptômes. La subjectivation par sublimation littéraire est à la fois matière et matrice de l’œuvre, et transforme l’emprise en objet culturel partageable.

Adolescence, 2024, 42, 1, 71-85.

Romain Gady, Élise pelladeau : des emprises aux déprises dans l’agir sexuel violent

À partir d’un cas clinique, nous soutenons que l’agir sexuel violent est l’expression condensée d’un processus d’adolescence ponctué d’emprises et de tentatives de déprises. En appui sur l’analyse des mouvements transférentiels, nous développons l’idée selon laquelle l’agir témoignerait d’une tentative de déprise de l’enfermement (narcissique et objectal), tentative que le transfert tente de soutenir, mettre au travail et transformer, sur la voie de la symbolisation.

Adolescence, 2024, 42, 1, 57-69.

Alberto Eiguer : l’emprise du mal dans la perversion-narcissique

Ici, l’auteur distingue emprises fonctionnelle (dont la fonction réparatrice et structurante, favorise le narcissisme) et régressive (qui apparaît dans les dérives perverses). Alimentent cette clinique, l’identification héroïque, la quête d’emplacement dans la généalogie, tout comme les adolescents tyranniques, dépendants pathologiques ou violents, et le syndrome d’aliénation parentale. Pour aborder ces dérives, la fonction d’une force d’attraction du psychisme mérite d’être soulignée.

Adolescence, 2024, 42, 1, 43-56.

François Richard : leur père est-il encore œdipien ?

Cet article propose le concept nouveau d’un complexe d’Œdipe primaire structurellement déformé par la pression de la sexualité polymorphe infantile, tant dans le développement normal que pathologique. Corrélativement, le clivage est considéré comme interne à tout refoulement. Un cas clinique illustre la dialectique d’une relation psychique incestueuse régressive avec l’objet maternel primordial chez un adolescent, avec ses tentatives de constituer un référent paternel tiers à partir de fragments de représentations du père œdipien.

Adolescence, 2024, 42, 1, 29-42.

Florian Houssier, Julie Chevalier : Freud et la passion des doubles : une dépendance en emprise ?

Cet article explore, depuis l’adolescence de Freud et ses amitiés passionnelles, une quête d’alter ego pouvant régresser au statut de doubles narcissiques « en emprise ». Il peut en résulter une blessure narcissique, l’altérité ne se révélant plus comme complémentaire pour le moi, mais comme une différence et une indépendance intolérables. On pourra par ailleurs en observer les incidences chez sa fille Anna.

Adolescence, 2024, 42, 1, 13-27.