Fanny Dargent et Catherine Matha nous offrent une réflexion basée sur leurs expériences cliniques auprès d’adolescents qui se scarifient. L’objet de ce livre n’est d’ailleurs pas les scarifications, mais plutôt la rencontre avec des adolescentes qui utilisent la blessure corporelle comme principal recours contre la souffrance narcissique-identitaire.
Renversant la perspective commune qui voit dans la solitude une capacité à être dans l’absence, D. W. Winnicott montre que la solitude s’apprend en réalité dans et par la présence, et qu’elle est une capacité qui ne peut se développer dans un premier temps qu’en présence de la mère : « Le fondement de la capacité d’être seul est donc paradoxal puisque c’est l’expérience d’être seul en présence de quelqu’un d’autre ». C’est à ce génial paradoxe winnicottien que s’ancre et s’arrime Sébastien Dupont, psychologue et docteur en psychologie, dont la pratique auprès d’enfants et d’adolescents dans un service de psychiatrie infanto-juvénile l’a conduit à développer une réflexion approfondie sur les liens entre solitude et attachement.
L’Escale Ado est née en 2010 du regroupement de deux unités de la Clinique Dupré : le Relais et le CATTP, un pôle d’accueil et un pôle thérapeutique. La pluridisciplinarité des approches proposées, l’inscription dans un réseau de structures d’amont et d’aval, apparentent l’Escale Ado à la famille des Maisons pour Adolescents. À partir de deux vignettes cliniques, nous soulignons la pertinence de poser un cadre d’évaluation dans une structure d’accès aux soins, les perspectives thérapeutiques qui peuvent en découler, comme le décloisonnement entre les lieux, et les passages possibles qui permettent de proposer un soin, sur mesure, aux adolescents et jeunes adultes.
Les problématiques des jeunes isolés étrangers que nous recevons dans les Maisons des Adolescents sont complexes et font l’objet de peu de travaux en santé mentale. Ces adolescents doivent traverser seuls la période de construction identitaire qu’est l’adolescence et ont souvent vécu des traumatismes répétés et des deuils multiples. Il paraît donc pertinent d’offrir à ces jeunes un espace, comme celui des consultations transculturelles, qui leur permette de s’appuyer sur leur langue maternelle, leurs représentations culturelles, et qui tienne compte du vécu pré, per et post-migratoire de chaque adolescent pour relancer une dynamique processuelle dans sa construction identitaire.
Cet article décrit une médiation originale utilisée dans une Maison des Adolescents : l’esthétique. L’activité, menée par une socio-esthéticienne professionnelle et un des membres de l’équipe institutionnelle, est très demandée par les adolescentes et permet d’importants changements dans les représentations que les adolescentes ont de leur propre corps. Par l’intermédiaire de modalités esthétiques adaptées à ce qu’elles désirent, demandent ou ont envie d’essayer, les adolescentes apprennent progressivement à se soucier d’elles-mêmes, de leurs désirs et de leur beauté. L’ensemble de ce qui est vécu par les adolescentes est repris et élaboré dans le cadre thérapeutique.
Nous présentons ici un atelier thérapeutique qui utilise comme médiation le vêtement. Mené par une éducatrice et une styliste dans le cadre d’une Maison des Adolescents, cet atelier permet de travailler sur l’image du corps et ses distorsions, sur l’estime de soi, sur les enveloppes et sur les préoccupations corporelles des adolescentes. Il est tout à la fois lieu de rencontres et d’expériences intimes autour de l’être et du paraître du soi adolescent.
Cet article traite du psychodrame psychanalytique individuel en Maisons des Adolescents. Après une rapide présentation du dispositif proposé en ce sens à la Maison de Solenn, inspiré de la psychanalyse individuelle, de la psychanalyse des groupes et de la clinique transculturelle, sera déployé le récit du suivi d’une jeune fille adoptée à l’internationale, Anna, dans un parcours psychodramatique à l’épreuve de l’abandon, de la séparation et de la question des retrouvailles.
Les nouvelles technologies prennent une place de plus en plus importante dans la vie des jeunes et dans nos consultations médico-psychologiques. En s’appuyant sur l’analyse d’un cas clinique d’une jeune en souffrance, les auteurs discutent le rôle d’Internet, des espaces virtuels et de la figure du double dans la construction identitaire à l’adolescence.
Une unité de psychothérapies a été mise en place à la Maison des Adolescents de l’Hôpital Cochin pour permettre de proposer à certains adolescents une psychothérapie psychanalytique.Si le bien fondé d’un travail psychanalytique à l’adolescence, comme l’articulation d’objectifs psychothérapiques et analytiques, font débat, les aménagements induits dans la pratique par certaines spécificités de l’adolescence s’inscrivent dans le mouvement créatif d’évolution et de diversification des pratiques psychanalytiques. Il appartient toutefois aux psychothérapeutes psychanalystes de formaliser leurs pratiques, pour pouvoir les décrire, les soumettre au travail de pensée entre pairs, et les porter aux débats psychanalytiques plus généraux pour assurer, par la compréhension des différences et la reconnaissance des éléments communs, la fécondité de l’abord psychanalytique de la souffrance adolescente.
À partir de notre expérience en hospitalisation auprès d’adolescents malades chroniques, nous proposons de développer la singularité d’une clinique et d’une prise en charge telle que nous l’envisageons en Maison des Adolescents, où se déroulent quotidiennement des consultations dans lesquelles pédiatres, pédopsychiatres, psychologues et autres professionnels interviennent. En prenant pour exemple la situation de Stéphane, un adolescent diabétique aux racines flamandes, nous esquissons les contours de notre approche interdisciplinaire, œcuménique par essence, entre soins pragmatiques et réalités familiales.
Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 359-367.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7