Pour questionner les liens entre travail d’adolescence et travail du héros, les auteurs font se rencontrer un héros mythique Héraclès et le héros adolescent Arkadi de Dostoïevski.
Devient héros, l’adolescent qui sortira vainqueur des épreuves du pubertaire, pour s’engager dans le processus adolescens. Ce passage impliquant la rencontre de deux apories : parricide/infanticide et mortalité/immortalité.
L’héroïsation de l’adolescence comprendrait deux processus, l’un est de l’ordre de la création d’intersubjectalisation construisant les idéaux d’adolescence, l’autre place cette construction en face à face avec le regard du monde infantilo-adulte institutionnalisé en Surmoi sociétal.
Le héros serait celui qui se refuse à succomber malgré le discours du maître qui le désavoue dans un breakdown lauferien et plaide, dressé, sa cause adolescente.
Le regard posé sur l’œuvre et la pensée d’Arnaldo Novelletto met en évidence d’une part l’importance qu’il accorde au soi dans la clinique et dans la cure analytique à l’adolescence pour déboucher sur une perspective plus vaste l’intégrant parmi les âges de la vie et considérant comme une variante d’un même point de vue les différents cadres et modes d’abord de l’adolescent utilisés par les analystes, les repères conceptuels se situant autour des notions de subjectal et de subjectivation.
Cet article propose les principaux thèmes de la psychanalyse de l’adolescent traités dans le livre L’adolescente. Una prospettiva psicoanalitica. Cet ouvrage, édité par un groupe de collaborateurs qui ont pendant des années accompagné Arnaldo Novelletto dans son étude clinique et théorique du psychisme adolescent. Ce que souhaitent les éditeurs, c’est que ce livre puisse constituer une nouveauté dans un temps où la psychanalyse de l’adolescence représente une aire de recherche, de stimulation, de revisitation et d’innovation à l’intérieur du corpus psychanalytique.
Il est question dans ce texte de montrer l’importance de la ritualisation dans la vie familiale, comme support de sa cohésion, de son identité. Les rituels sous-tendent un équilibre paradoxal entre stabilité et changement. De ce point de vue, l’adolescence est une période clef. L’activité thérapeutique avec les familles utilise beaucoup les rituels familiaux (tout au moins en thérapie familiale systémique) en visant leur modification grâce à des « objets médiateurs », en prescrivant des rituels là ou ils peuvent manquer, ou des contre-rituels là ou ils sont au service d’une stabilité problématique.
Certaines conduites à risques ont pu être comprises comme symptomatiques d’un « détraquement » des rites à l’adolescence. Ces comportements sont davantage utilisés pour tutoyer la mort, pour réintroduire le jugement ordalique quand des adolescents ne parviennent pas à intégrer l’insaisissable, faute d’être étayés dans leur cheminement par des références à l’institution. Toutefois, ces séquences paradoxales flirtent également, de manière cryptée, avec des mécanismes d’auto-création de soi dans un contexte de filiation traumatique. Ainsi, ces dynamiques reposent à la fois sur le fonctionnement adolescent, de leurs groupes et se trouvent mobilisées en négatif lorsque règnent des violences traumatiques en héritage. Nous proposons de discuter de ces configurations à travers l’exemple d’un groupe de jeunes harkis.
À l’adolescence le corps est central. Les problématiques ordaliques l’exposent, jusqu’à flirter avec la mort. Le corps est mis en scène. Il révèle l’histoire des traces d’anciens vécus traumatiques et des restes de vécu d’ambiguïté. L’analyse de ces traces-restes met en lumière l’étoffe d’une fantasmatique de vie-mort qui structure et organise l’organisation psychique de ces sujets. La nature de cette fantasmatique est d’essence originaire et se décline sous ces deux formes majeures : le fantasme de mono-engendrement, le fantasme du retour au matriciel.
Le rite est un objet au carrefour des champs de l’anthropologie et de la psychanalyse. Nous serons attentif à souligner ce qui le différencie de l’habitude ou de la répétition. Le rite est un passage et une expérience. S’il est rite de passage, alors il permet des changements d’altérité et aussi de relier le sujet à la loi sexuelle et à la mythologie collective.
L’adolescence occidentale, qui tend à se généraliser de par le monde, développe des tendances à des ritualisations nouvelles à mesure que les encadrements symboliques entre rite et mythe tendent à se disjoindre. L’auteur pose la question des fonctions psychiques de la ritualité à l’adolescence.
L’adolescence est souvent considérée comme un passage. Or, dans toutes les cultures, des façons de régler et de réguler les difficultés de passage d’un statut à un autre – dont le passage adolescent – sans trop d’angoisse pour les novices et pour les adultes déjà initiés, existent.
Dans nos sociétés dites modernes, complexes et métissées le risque pour les adolescents de se perdre et de rester en marge semble plus grand.
Nous voudrions clarifier les notions de rites de passage et en rappeler la définition et les fonctions à partir de l’apport d’A. Van Gennep.
Un adolescent et son corps : cet article pourrait s’intituler ainsi. Dans ma pratique de psychomotricienne qui utilise des médiations corporelles (entre autres la danse), il est question de corps, de gestes, de mouvement. Il est question aussi de construction psychique. Après avoir exposé un travail clinque avec un adolescent dans un atelier relaxation puis dans un atelier danse, je proposerai quelques réflexions théorico-cliniques qui mettent en exergue ce qu’un travail corporel soutient dans le processus de construction du sujet.
Adolescence, 2010, T. 28, n°4, pp. 853-859.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7