Cet article, en appui sur une brève vignette clinique d’un jeune meurtrier ayant présenté des troubles du comportement à l’adolescence et s’étant vu refuser l’accès aux soins sous prétexte d’absence de demande, vise à discuter et critiquer ce concept. Les auteurs montrent certaines des raisons pour lesquelles il est impossible à ces adolescents d’effectuer une demande verbale de soins, alors que c’est leur comportement lui-même qui a valeur de demande dans son adresse inconsciente à l’autre. Les théorisations qui font l’hypothèse d’une spécificité du langage de l’acte à l’adolescence sont rappelées : elles permettent de penser les dispositifs et aménagements thérapeutiques nécessaires à la prise en charge par l’environnement de la souffrance psychique de ces sujets.
Adolescence, 2013, 30, 4, 919-933.