Fantasio et Léonce, les deux héros adolescents des comédies éponymes de Musset et Büchner, sont aux prises avec une temporalité immobile, synonyme d’ennui, de ressassement et de vide. Cette temporalité ouvre sur la mort, envisagée comme seule réalité dès lors qu’ils quittent le hors-temps édénique d’une enfance dont le fantasme de l’enfant mort serait le symptôme. Ce rapport désespéré au temps serait le signe du traumatisme que représente, à l’adolescence, la rencontre de l’objet génital. La mort serait mise en avant pour se protéger du sexuel, et la suspension du temps serait la stratégie dramatique mise au point pour “ retarder ” la rencontre amoureuse redoutée.