Les très nombreux adolescents qui fument du cannabis de manière festive – ou récréative – n’entretiennent certes pas un rapport addictif avec les « joints ». Mais il est intéressant de remarquer que l’utilisation de ce produit n’est jamais étrangère aux divers aspects de la conflictualité constitutive de la crise d’adolescence : par delà le fait de disposer d’une alternative – ou d’un complément ! – à l’ivresse provoquée par les boissons alcoolisées, il s’agit de modifier ponctuellement ce qui est ressenti et pensé, de manière à améliorer le rapport avec les autres adolescents, à se familiariser avec le désir et les premières expériences sexuelles, à faciliter les manifestations d’humour et, parfois, à gérer une sensibilité excessive et des fantasmes sexuels et agressifs dérangeants. Des entretiens psychoéducatifs peuvent permettre à ces adolescents de questionner plus globalement le mal-être propre à leur âge, ses conséquences relationnelles et la façon dont ils essaient d’y remédier. À cet égard, la famille peut être utilement associée à la prise en charge.