L’auteur décrit la cure d’une patiente adolescente qui rapporte avoir été abusée sexuellement par son père durant l’enfance. Au cours de la cure, l’analyste se mit à douter de la véracité d’un tel souvenir. Au fur et à mesure que l’analyse avançait, l’analyste eut l’impression que les réponses de la patiente à ses interprétations renvoyaient de plus en plus à une structure délirante. Lorsque la patiente eut l’impression que l’analyste avait des doutes sur ses souvenirs, ou n’était pas de son côté, elle interrompit brusquement la cure. Elle resta dès lors une jeune femme extrêmement vulnérable. La structure délirante contenait le besoin sexuel de la patiente de détruire toute potentialité de puissance masculine, ce qui représentait pour elle le mécanisme de défense à mettre impérativement en place contre son propre désir pour la mère œdipienne qui, dans la réalité, avait quitté la patiente pour se remarier.
Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 71-83.