Anne Juranville: épilepsie et traumatisme chez l’enfant, réflexion sur une forme moderne de « possession »

Cet article se propose de reprendre, dans le fil de l’interprétation freudienne de Dostoïevski et le parricide, la question du statut psychique de certaines formes de crises épileptiques chez l’enfant et l’adolescent, associées à des situations traumatiques. C’est comme défense incorporative d’essence mélancolique qu’on essaie de dégager la dimension proprement psychosomatique de la crise. Cette crise fait advenir un « sujet », (en fait désubjectivé), possédé par le Surmoi « obscène et cruel » dont parle Lacan. Crise qui apparaît comme un deuil impossible, pour autant que, dans sa violence de nature pulsionnelle, elle « récupère » la charge libidinale du trauma en le répétant sur un mode « infernal » (Freud). Les perspectives thérapeutiques impliquées par une telle fonction paradoxale du traumatisme prolongent le dialogue théorique et clinique ouvert entre Freud et Ferenczi.

 

Adolescence, 1997, T. 15 n°2, pp. 309-326.