Henri Sztulman: entre addiction et ordalie, les toxicomanes

Les travaux les plus récents et divers, cliniques, théoriques et thérapeutiques s’accordent sur une donnée centrale: dans la rencontre, chaque fois singulière, entre une personne, un produit (ou un objet ) et un environnement, ne peut être identifié un type particulier et caractéristique de structure ou d’organisation de la personnalité. Tout au plus les chercheurs et les cliniciens font-ils observer que les mécanismes de défense, la nature de l’angoisse et plus généralement l’économique de ces sujets dits toxicomanes ou drogables évoquent bien souvent ce qu’ils sont habitués à rencontrer dans les états-limites de personnalité, mais non exclusivement.

Un ensemble de traits psychopathologiques communs, tous marqués du sceau de la régression, est par ailleurs aisément repérable chez ces sujets, avec ses conséquences sur l’approche thérapeutique.

Adolescence, 1997, T. 15 n°2, pp. 306-323.

    • régression du désir à la demande, de la demande au besoin ;
    • régression du mental au comportemental, du comportemental au corporel ;
    • régression pulsionnelle, de l’agressivité à la violence et du libidinal à l’auto-érotisme.

Dans ce contexte conceptuel l’auteur s’efforcera de mettre en évidence les fonctions à 1’oeuvre dans ce type de posture (ou de vulnérabilité) psychopathologique : essentiellement deux, la fonction addictive et la fonction ordalique, qui seront définies, décrites, analysées et, si possible, rapprochées des différents types de structures.