L’idole et l’icône sont deux concepts qui ont traversé l’histoire de la rationalité occidentale. Ils définissent deux façons de concevoir une image. Sur le premier repose le discrédit platonicien du simulacre, image trompeuse car détachée de son support. Le second, repris par la théologie chrétienne, confère une légitimité à l’image de culte car celle-ci renvoie à son prototype.
Les deux concepts sont ici appliqués à la question de l’identification à l’adolescence. Dans les premières rencontres avec ses objets, la psyché est rivée à ses idéaux, cherchant une ressemblance idolâtre, copiant les modèles.
La relation d’un cas clinique illustre l’hypothèse que les identifications obéissent à un autre processus: la métabolisation des images s’effectue lorsque la croyance transférée sur l’analyste permet à l’adolescent de se séparer des anciennes idoles en reconnaissant qu’il construit une relation, à l’intérieur de lui-même, à leurs images: l’icône psychique dans l’identification sera ainsi partie prenante de l’ipséité.