Quatre ans après l’expertise collective de l’INSERM sur le « Trouble des conduites » qui avait suscité un vif émoi chez les professionnels, et donné naissance au collectif « Pas de 0 de conduite », la situation actuelle est loin d’être rassurante. La direction générale et les structures de recherche de l’INSERM ont été renouvelées dans un sens peu favorable à la Psychiatrie, et l’expertise collective sur les troubles des apprentissages n’a pas démontré que l’INSERM avait réellement intégré la nécessité de repenser la structure même de ces expertises collectives dans le champ de la santé mentale. On assiste, par ailleurs, aujourd’hui à la relance du dépistage à la crèche des soi-disants futurs délinquants, ainsi qu’à une attaque en règle contre l’école maternelle et les RASED. Tout ce mouvement de biologisation de la pensée menace les plus vulnérables et fait courir de grands risques quant à la place des sciences humaines dans notre culture et dans nos universités.
Adolescence, 2009, T. 27, n°2, pp. 461-467.