Les rites d’initiation concernent le plus souvent l’adolescence. Ils suivent un schème de mort et de renaissance, comportant une épreuve physique. La problématique œdipienne et sa réactivation à l’adolescence en sont une clé d’interprétation. Les rites des sacrements dits de l’initiation chrétienne comportent ce même schème initiatique. La part d’épreuve en est absente, mais se retrouve dans l’existence croyante, dans la mesure où s’y déploie ce qu’inaugurent les sacrements d’initiation. Loin de satisfaire spontanément les attentes infantiles, le cheminement chrétien appelle une profonde transformation du désir, un désillusionnement exigeant. On peut parler à son sujet d’une épreuve initiatique, correspondant au passage, toujours à approfondir, de la croyance infantile à la subjectivité filiale. Cette transformation suit une dynamique analogue à la subjectivation adolescente.
Adolescence, 2010, T. 28, n°3, pp. 545-561.