Marika Moisseeff : les lolitas ou l’histoire d’une altérité structurelle

 

Depuis la parution du roman de Nabokov en 1955, de très jeunes filles “ au physique attrayant, aux manières aguicheuses, à l’air faussement candide ” (Petit Robert) sont désignées indifféremment par les termes lolita ou nymphette : ce sont des femmes en puissance dont le corps n’a pas encore subi les bouleversements associés à la fonction maternelle. Une nymphe désigne aussi la chrysalide de certains insectes dont la larve est en train de se transformer en reproductrice mais qui conserve encore des traits juvéniles. À quoi peut donc renvoyer ce lien entre une féminité “ innocente ” prépubère et un animal inférieur tel qu’un insecte ? L’analyse de certaines œuvres de fiction peut nous en révéler la clé.