En pleine expansion chez les jeunes, en particulier chez les jeunes femmes de tous les milieux, le marquage corporel est devenu, au fil des ans, un phénomène qui intrigue et questionne tout à la fois. Au-delà du désir de conformité sociale qui caractérise les jeunes, quelles réalités psychiques conduisent certains d’entre eux à répéter encore et encore les pratiques du tatouage et du perçage corporel alors qu’ils y font, à chaque fois, l’expérience de la douleur physique? Est-ce que seule la marque laissée sur le corps fait de cette douleur physique l’expérience à vivre et à dire? Développée grâce aux données de la documentation portant sur le développement psychosexuel, le marquage corporel et le masochisme, la position adoptée dans cet essai veut que la douleur physique du marquage soit à situer dans le contexte du développement psychosexuel normatif de l’adolescence plutôt que celui de la perversion. Plus spécifiquement, la thèse développée veut que la douleur physique du marquage vienne s’associer aux souffrances psychiques de l’adolescence et ce, afin de leur donner sens et de les maîtriser.