Les stratégies défensives des maladies du sida vis-à-vis de la finitude rappellent fortement celles qui se constituent pendant la période de l’adolescence. Il est question d’un moi blessé et attaqué par des forces de dé-liaison, d’idéaux infantiles qui tentent de se désagréger. La résurgence du fantasme d’immortalité qui survient et se développe lors de la révolution pubertaire permet l’effacement ou la méconnaissance de la blessure. À travers l’extrait d’une cure avec un patient sidéen, nous tentons de monter comment peut émerger ce fantasme et aussi dans quelle mesure le psychanalyste, en regard de l’idée d’une mort annoncée, peut se trouver délogé de sa position de neutralité et mis face à sa propre conviction d’immortalité.
Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 167-174.