Du poil sous les roses dilate sur la longueur d’un film le moment de l’émergence pubertaire chez un garçon et chez une fille, du vacillement identitaire et désirant initial, en passant par la labilité des défenses psychiques qu’ils peuvent ensuite mettre en place jusqu’à la résolution de l’inquiétante étrangeté. Leur trajectoire les mènera l’un vers l’autre au terme du périple de la sexuation, c’est-à-dire de l’affiliation à un sexe, mais aussi de la reconnaissance du désir de l’Autre, hors de l’environnement familial. Dans cette transition, la langue de l’enfance est infiltrée par celle de l’adulte, la confusion cède la place à un impérieux travail de traduction. Le regard doit s’armer d’écrans (caméra, microscope) pour filtrer le désir dans le monde, l’autre et soi.