Archives par mot-clé : Sujet

Benoît Maillard, Pierrick Brient : L’impasse du savoir sur le sexuel.

Si J. Lacan a peu abordé la thématique de l’adolescence en tant que telle, son analyse du cas Dora permet de souligner trois caractéristiques du processus adolescent : l’impact traumatique de la rencontre du désir de l’Autre, la tentative de recouvrement du sexuel par le savoir et la quête d’une stabilité identificatoire quant à une position sexuée. Cette mise en défaut du savoir à l’adolescence renvoie à l’incomplétude structurale du symbolique et à une part de réel qui ne peut pas y être résorbée.

Adolescence, 2016, 34, 2, 319-331.

Jacques Goldberg, Philippe Givre : des subjectivations à l’adolescence

La notion de subjectivation, pour aborder le travail adolescent, implique d’interroger la spécificité du sujet en question et les enjeux d’un processus qui seront dégagés à partir de l’examen de trois ouvrages. Il s’agira donc de nous ressaisir de la singularité de ces trois approches originales du processus de subjectivation : sujet de la chair et « inconscient premier » (Cahn) ; oscillation hystérico-dépressive et mélancolie de base (Richard) ; travail de retournement passif/actif et accès à un « se laisser faire par les signifiants » (Penot). L’accent sera mis sur la fonction centrale du réel du corps sexué qui semble à certains égards sous-estimée par ces auteurs (première partie de l’article publiée dans le précédent numéro). Dans un second temps, et dans la deuxième partie de l’article (ici publiée), les options que nous avons retenues nous porterons à examiner le rapport du sujet à ses « potentialités » réelles qui le constitueront comme sujet social et culturel, ainsi que le travail d’auto-création et celui de sublimation(s) appréhendés comme essentiels aux dégagements pulsionnels. Si le sujet en question est un « moi-sujet », il en résulte au niveau des approches cliniques, une mise en tension entre deux intentionnalités : l’une au niveau du moi (fonctionnel et narratif) et l’autre au niveau du sujet (divisé et confronté à la castration).

Philippe Gutton, Marie-Christine Aubray : entre nous

Le concept de lien est défini à partir des processus tertiaires travaillés par Green. Le “ nous ” approche intersubjectale, élargit cette définition. L’usage des termes de psychopathologie et psychothérapie du lien est plus clair. Un raisonnement clinique est en suite, proposé par Marie-christine Aubray.

 

Jacques Goldberg, Philippe Givre : des subjectivations à l’adolescence

La notion de subjectivation, pour aborder le travail adolescent, implique d’interroger la spécificité du sujet en question et les enjeux d’un processus qui seront dégagés à partir de l’examen de trois ouvrages. Il s’agira donc de nous ressaisir de la singularité de ces trois approches originales du processus de subjectivation : sujet de la chair et “ inconscient premier ” (Cahn) ; oscillation hystérico-dépressive et mélancolie de base (Richard) ; travail de retournement passif/actif et accès à un “ se laisser faire par les signifiants ” (Penot). L’accent sera mis sur la fonction centrale du réel du corps sexué qui semble à certains égards sous-estimée par ces auteurs. Dans un second temps, et dans la deuxième partie de l’article (qui sera publiée dans le numéro suivant de la Revue), les options que nous avons retenues nous porterons à examiner le rapport du sujet à ses “ potentialités ” réelles qui le constitueront comme sujet social et culturel, ainsi que le travail d’auto-création et celui de sublimation(s) appréhendés comme essentiels aux dégagements pulsionnels. Si le sujet en question est un “ moi-sujet ”, il en résulte au niveau des approches cliniques, une mise en tension entre deux intentionnalités : l’une au niveau du moi (fonctionnel et narratif) et l’autre au niveau du sujet (divisé et confronté à la castration).

Serge Bédère : Georges Izambard, témoin tranquille mais actif du passage à l’écriture de rimbaud

L’avènement d’A. Rimbaud comme auteur se joue très tôt, alors qu’il a à peine dix-sept ans. Il est pris dans une dialectique de reconnaissance dont le protagoniste est G. Izambard, premier lecteur de sa poésie. Il en reconnaît la valeur et fonctionne comme un passeur, sans esquiver la rencontre avec l’adolescent en souffrance. Il sait se montrer présent puis s’effacer et ne tirera jamais aucune gloire d’avoir connu A. Rimbaud. Il est le témoin tranquille à la fois des turbulences d’un adolescent et de la naissance d’un poète. Reprendre la dynamique du nouage et du dénouage de cette relation présente un grand intérêt pour penser la clinique de l’adolescence.

Abdelhadi Elfakir : le conte entre rêve et parole : d’une modalité d’articulation du sujet et du collectif

Le sujet de l’inconscient et le collectif entretiennent des relations consubstantielles. Ils sont l’un pour l’autre comme l’endroit et l’envers. Le passage de l’un à l’autre se fait comme sur une bande de Mœbius où l’on ne peut distinguer un intérieur d’un extérieur. Si le sujet de l’inconscient est l’effet des lois du langage, il n’est pas sans prendre la coloration des productions collectives et leurs montages institutionnels qui, par un certain agencement collectif de discours et des énonciations, creusent des canaux et lui confèrent des modalités d’expression spécifiques. Le conte et le rêve, tels qu’ils peuvent se renvoyer l’un l’autre et se déployer dans une parole singulière, se donnent comme des moyens privilégiés pour saisir cette articulation. L’illustration en est faite ici à partir d’une rencontre clinique de recherche, dans un contexte culturel de tradition orale, avec une jeune femme de onze ans, contant les marques d’un destin pour les signes d’une destinée rêvée.

Marie-Jean Sauret : adolescence et lien social : le moment adolescent

Sous cet intitulé, il s’agit de proposer une théorie générale du lien social. Elle devrait permettre de s’interroger sur la façon dont un sujet réussit à se loger dans un vivre ensemble, d’une part sans renoncer à sa singularité, d’autre part sans mettre le lien social en péril. C’est le moment logique de cette solution que nous qualifions de « moment adolescent », et à partir duquel nous tentons de proposer une problématique et d’extraire les conditions de possibilités.

Adolescence, 2009, T. 27, n°2, pp. 313-327.

François Richard : nous sommes tous des migrants. de la diversité des économies libidinales

Cet article propose de considérer le thème de la migration comme la métaphore d’une opération psychique intérieure : la différenciation subjectalisante avec les premiers objets, qui se joue de façon décisive à l’adolescence. La question du sujet est reprise dans un dialogue avec les sociologues, les anthropologues, les historiens et les philosophes, jusqu’à envisager un sujet pluriel ouvert à la diversité des économies libidinales – caractérisée par la prégnance de la bisexualité psychique et du sexuel infantile, ici mis en regard avec la théorie des genres.

La migration introduit au métissage, ethnique, culturel, mais aussi psychique. Un exemple clinique de trouble psychique adolescent générant l’élaboration et la symbolisation d’une étrangeté interne illustre l’hypothèse : nous sommes tous des migrants.

Adolescence, 2013, T. 31, n°3, pp. 661-672.

Gérard Bonnet : l’entrée du sujet adolescent en politique. le rôle crucial des idéaux

Comment un adolescent parvient-il à entrer en politique au sens propre du terme ? L’amour des idéaux, qui se manifeste parfois bruyamment à cette période de l’existence, en est probablement le ressort le plus déterminant. Encore faut-il préciser les composantes de cet amour, et les différentes catégories d’idéaux concernées, ce que Freud n’a fait qu’esquisser dans la seconde partie de son œuvre. On s’aperçoit alors que l’accès au politique suppose à la fois l’adhésion aux idéaux les plus universels, et le respect des idéaux narcissiques, partiels ou sociaux qu’impose l’existence. C’est donc la source de conflits permanents, et l’adolescent ne peut les gérer au niveau collectif qu’en entrant dans le discours politique au sens le plus large, et donc en appelant les idéaux par leur nom sans se leurrer sur leurs limites. C’est par là qu’il les reprend à son compte et se comporte en sujet, un sujet nécessairement écartelé entre des impératifs souvent contradictoires, mais prenant le risque de se prononcer à partir de ses propres convictions.

Adolescence, 2010, T. 28, n°1, pp. 27-50.

Marie Jejcic : abord clinique donc social d’un crime

D’une part, les institutions d’adolescents accueillent tout type de demandes ; de l’autre, l’extension de la délinquance a pour effet de socialiser le crime. En conséquence, le thérapeute peut accueillir des situations au carrefour du pénal, de la clinique et du social, comme ce fut le cas pour un jeune criminel que nous avons reçu. Du bousculement de la pratique clinique, le praticien se devant de pouvoir répondre d’une éventuelle récidive, nous rendons compte de l’option clinique prise, qui privilégia le fantasme plutôt que les pulsions, façon qui nous sembla la plus honnête pour assumer notre responsabilité sociale.

 Adolescence, 2013, 30, 4, 945-956.