Archives par mot-clé : Sexualité

Hubert Lisandre : Prévenir l’ange ?

Bien que le  » jeune homosexuel  » ne constitue pas un risque spécifique au regard de la contamination du VIH, il peut être étudié comme figure privilégiée des enjeux psychiques qui guideront la prévention effective, notamment dans son rapport au père (œdipien). Extraite d’une recherche sur la dimension inconsciente de la prévention, l’analyse du discours de Gabriel permet de mettre en évidence un  » angélisme  » problématique, qui peut être considéré comme facteur de risque réel, et interroge en retour les politiques de prévention actuelles, ainsi que la position du psychologue face au  » jeune « , sur le chapitre de la sexualité.

Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 105-122.

Philippe Hofman : Adolescence, sida et prison

Cet article tente d’analyser les pathologies, les comportements, les hiatus culturels et les représentations psychiques des adolescents incarcérés. Cette réflexion s’est élaborée à partir de leur perception du sida. Les associations variées, générées par cette maladie, soulignent le lien entre conduites à risque et représentations sexuelles. Toute la problématique adolescente est ici caricaturale.

Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 93-103.

Emmanuelle Sabouret : la disjonction du caravage

Il est des hommes qui rappellent que le cours de l’histoire n’est ni lent ni régulier. Le Caravage (1571-1610) en fut par ses innovations si radicales qu’elles bouleversèrent le développement de la peinture occidentale. Querelleur, fauteur de troubles et condamné pour assassinat, Caravage ne cessa pourtant jamais de peindre qu’il fût sous la protection de grands mécènes ou en fuite pour échapper à la justice pontificale. Le contraste entre le saisissement pictural d’instants suspendus et son errance vitale jalonnée de passages à l’acte laisse penser qu’en dépit d’une œuvre considérable, son pouvoir créateur n’ait pu prendre le pas sur l’inflexion mortifère qu’il met en scène dès ses premiers tableaux. Son errance s’est accentuée à la fin de sa vie tandis qu’il se livrait encore, à l’abri de la toile, à de grandes compositions religieuses aux thématiques désespérées, en quête d’une absolution divine.

Adolescence, 2008, T. 26, n°2, pp. 423-448.

Catherine Chabert : le complexe d’œdipe existe-t-il encore ?

L’auteur fait le constat que dans l’œuvre de Freud le complexe d’Œdipe est omniprésent mais rarement théorisé comme tel ; elle pose la question de savoir si le complexe d’Œdipe est caractéristique des névroses ou s’il existe aussi dans les fonctionnements narcissiques et limites. L’histoire de la cure d’une adolescente montre que la dépendance, et la prégnance de la relation narcissique à la mère, peut recouvrir une relation paradoxale mais néanmoins forte au père. Revenant aux textes freudiens (Les Trois Essais, Le Moi et le Ça), C. Chabert cherche alors les points de liaison entre Œdipe et angoisse de perte objectale, plus encore, une consubstantialité de la perte et du sexuel, idée centrale de Deuil et mélancolie.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 65-79.

Julien Léon : père mort et père imaginaire dans la résurgence œdipienne chez un adolescent

À l’adolescence, la destitution naturelle du père imaginaire permet le remaniement des fixations œdipiennes et le dépassement de la sexualité infantile. L’auteur évoque ici la difficulté d’une telle opération, quand la figure du père imaginaire renvoie à un père mort idéalisé. L’enjeu thérapeutique consiste alors à offrir une possibilité d’élaboration transférentielle à l’adolescent pour qu’il se défasse de cette prégnance du père imaginaire, étape cruciale pour le sujet en devenir.

Adolescence, 2013, T. 31, n°2, pp. 409-416.