Archives par mot-clé : Scarifications

Manuella De Luca : cicatrices, scarifications et travail de frontière

Les scarifications réalisent une incision qui provoque un écoulement sanguin et laisse une cicatrice plus ou moins visible et indélébile, qui fait l’objet d’un investissement particulier entre honte, vécu esthétique et puissance intense. Nous montrerons comment les cicatrices sont investies dans ce que nous nommons enjeux et travail de frontière, qui peut être trophique et soutenir un processus de transformation chez les adolescentes par le biais notamment dans la cicatrice, ou être délétère dans une répétition stérile de l’acte scarificatoire.

Adolescence, 2020, 38, 1, 11-23.

DARGENT FANNY : SCARIFICATIONS AND ADOLESCENT GIRLS : FROM CRUEL MASOCHISM TO PERVERSE SCENARIOS AS A PARADOXICAL MOVEMENT OF SUBJECTIVATION

A clinical case in an adolescent unit of a hospital demonstrates that scarifications serve two consecutive psychic movements. The first one, related to a cruel masochism, seeks to release a tension that cannot be elaborated and that originates in a real trauma that occurred during childhood. The second movement allows for the actualisation of the trauma through the realisation of perverse scenarios (exhibitionistic in particular) in the transference movements in the unit. Paradoxically, this use of the act-symptom in a perverse context allows to restart the processes of symbolisation and of subjectivation when faced with the risks of manifest psychic disorganisations.

Fanny Dargent : Les scarifications chez l’adolescente : du masochisme cruel aux scénarios pervers comme mouvement paradoxal de subjectivation

À la lumière d’un cas clinique au sein d’un service d’hospitalisation pour adolescents, il s’agit de montrer en quoi les scarifications servent deux mouvements psychiques consécutifs : rattacher au masochisme cruel vise à la décharge d’une tension inélaborable s’originant dans un traumatisme réel effracteur survenu durant l’enfance ; permettre l’actualisation du traumatisme via la mise en place de scénarios pervers (en particulier exhibitionnistes) au sein des mouvements transférentiels dans le service. Paradoxalement, cette utilisation de l’acte-symptôme dans un contexte pervers s’offre comme relance des processus de symbolisation et de subjectivation face aux risques de désorganisation psychique.