Archives par mot-clé : Rêve

Estelle Louët : troubles sur la réalité

À partir de la psychothérapie d’un adolescent de quinze ans, l’auteure propose une réflexion théorique et clinique sur la fonction de l’hallucinatoire et ses destins. Lorsque le Moi n’éprouve plus l’image hallucinatoire comme fausse, celle-ci se dote d’un pouvoir de réalisation brouillant les limites de la perception. Quand l’hallucinatoire n’est plus potentialité créatrice mais projection persécutrice, de quelles forces le transfert se charge-t-il ?

Adolescence, 2020, 38, 2, 357-368.

Silvia Lippi : Kontakthof : le groupe et la danse

À travers l’analyse du spectacle Kontakthof avec des adolescents de plus de quatorze ans, de Pina Bausch, nous interrogerons le corps, le désir, la castration, le rêve et l’identification à l’adolescence. Nous verrons comment peut se constituer un groupe qui ne se rassemble pas autour d’un idéal protecteur, mais à partir du désir. Ce désir est en rapport avec le rêve et le jeu, et se manifeste à travers la pratique de la danse.

Adolescence, 2016, 34, 1, 167-176.

Joëlle Roseman : charles in slumberland, rêve et bande dessinée

Little Nemo in Slumberland, bande dessinée de W. McCay, explore l’univers onirique d’un jeune garçon. Elle figure de nombreuses sensations, transformations et angoisses corporelles. L’intérêt que lui a porté Charles, adolescent en psychothérapie, a permis d’utiliser cette médiation dans le transfert. Elle a eu pour lui une fonction d’éveil à son monde interne, mais aussi de pare-excitations, et a permis un travail psychique d’élaboration.

Adolescence, 2014, 32, 4, 879-890.

Catherine Matha : adolescence meurtrie : entre rêve et sensorialité

L’article se propose d’interroger l’importance de la fonction auto-informative de la sensorialité à l’adolescence dans ses articulations avec le travail du rêve, dont l’exigence de figurabilité est constitutive. La réflexion s’étaye sur le récit processuel d’une cure d’adolescente engagée dans des conduites compulsives d’attaques du corps.

Adolescence, 2014, 32, 4, 719-733.

Blandine Foliot : un certain désenchantement

Commencer sa vie d’adulte représente un véritable tournant psychique qui met le moi à l’épreuve d’un certain désenchantement, à celle de la perte d’un objet d’amour infantile. L’expérience du rêve exerce à cette période singulière, une fonction essentielle s’offrant comme une voie intérieure, la voie royale vers un retour à des sources pulsionnelles et inconscientes; celle d’un dégagement dépressif.
Des pensées ou motions de pensées censurées le jour, se visualisent en rêve, l’expérience autorisant sous couvert d’une certaine déformation, leurs transposition en images qui sous le coup d’une nouvelle transformation par leur mise à jour au réveil vont se redistribuer, s’insérer au moi et à la vie psychique dont ils élargissent les limites

Abdelhadi Elfakir : le conte entre rêve et parole : d’une modalité d’articulation du sujet et du collectif

Le sujet de l’inconscient et le collectif entretiennent des relations consubstantielles. Ils sont l’un pour l’autre comme l’endroit et l’envers. Le passage de l’un à l’autre se fait comme sur une bande de Mœbius où l’on ne peut distinguer un intérieur d’un extérieur. Si le sujet de l’inconscient est l’effet des lois du langage, il n’est pas sans prendre la coloration des productions collectives et leurs montages institutionnels qui, par un certain agencement collectif de discours et des énonciations, creusent des canaux et lui confèrent des modalités d’expression spécifiques. Le conte et le rêve, tels qu’ils peuvent se renvoyer l’un l’autre et se déployer dans une parole singulière, se donnent comme des moyens privilégiés pour saisir cette articulation. L’illustration en est faite ici à partir d’une rencontre clinique de recherche, dans un contexte culturel de tradition orale, avec une jeune femme de onze ans, contant les marques d’un destin pour les signes d’une destinée rêvée.

Frédéric Lefevere, Thierry Rochet : entre jeu et rêve, la prise en charge d’adolescents en balnéothérapie

 

Une fois posée une instance corps, il est souvent pointé combien celle-ci est mise à mal par le processus pubertaire. À l’inverse, nous souhaitons montrer comment les dispositifs médiatisés et en particulier la balnéothérapie trouvent une légitimité toute particulière à l’adolescence, en ouvrant une voie de restauration de cette instance qui pourra retrouver, au décours du processus psychothérapique, son statut de vecteur de figuration.

Serge Tisseron : clinique du virtuel : rêvasser, rêver ou imaginer

L’auteur reprend la distinction établie par D. W. Winnicott entre trois formes d’activité représentative (rêvasser, rêver et imaginer) et montre qu’elle permet d’établir une typologie des façons de jouer aux jeux vidéo. Ces trois façons de jouer s’opposent à la fois par le mode d’investissement des objets  présents sur l’écran et par le mode de relation du joueur à ses objets internes. Ce modèle rompt avec celui de l’addiction tout en fondant une approche clinique et thérapeutique des différentes catégories de joueurs.

Adolescence, 2012, T. 30, n°1, pp. 145-157.