Les auteurs envisagent l’engagement de certains adolescents dans la lutte contre les mutations écosystémiques et leur nécessaire reconnaissance par les adultes comme l’expression d’un travail psychique de démocratisation. La situation de Jonathan, adolescent tourmenté élevant des fourmis, illustre une modalité de rencontre possible avec l’environnement non humain, source de gratification tant pour le narcissisme que pour les idéaux, mais révélant une angoisse d’extinction prononcée.
À partir de l’analyse d’un cas d’adolescent matricide, l’auteur envisage ce passage à l’acte criminel comme une impasse du processus pubertaire. La mise en perspective de l’histoire et du droit relatif à la justice des Mineurs permet de saisir l’évolution des conceptualisations psychopathologiques jusqu’à celle de la psychose pubertaire. En entremêlant l’histoire du droit, de la justice et de la psychiatrie, l’auteur propose une lecture du fait psychique étendu au contexte dans lequel il s’insère.
À partir d’une pratique auprès d’adolescentes radicalisées, l’analyse clinique de l’une d’entre elles permet aux auteurs de questionner les enjeux intra et interpsychiques de l’engagement djihadiste. Ceci offre les premiers jalons d’une réflexion psychanalytique autour de la résonance entre les discours de propagande et l’épreuve du pubertaire. La radicalisation y est envisagée comme un symptôme, offrant potentiellement au sujet une nouvelle forme de protestation, adolescente et féminine.
L’adolescence, l’âge des possibles, s’inscrit dans le champ de la discontinuité dont la plus perceptible est corporelle. D’autres discontinuités – psychiques, familiales et environnementales –, sont propres à cet âge. Les traces des premières phases de développement vont faire écho à ces remaniements.
Dans le contexte de maladie grave, les spécificités propres au travail d’adolescence ordinaire se voient teintées de problématiques inhérentes au corps malade, notamment l’emprise de la dimension biologique et du caractère létal. Deux romans parus récemment permettent de saisir comment les configurations psychique et fantasmatique qui en découlent infiltrent les réorganisations pubertaires au cœur desquelles figurent les questions du sexuel, de la sexualité et des relations amoureuses à l’adolescence.
Que viennent révéler les toiles de Balthus sur l’adolescence ? À partir du dernier livre de Ph. Gutton, Balthus et les jeunes filles ou le dévoilement du féminin, l’œuvre du peintre sera confrontée à la question de la métamorphose pubertaire féminine. Car tout comme le psychanalyste, l’artiste semble appréhender l’advenue du féminin pubertaire dans un contexte de féminité infantile phallique. Par ailleurs, nous nous placerons également du côté des jeunes modèles de Balthus en nous demandant à quoi elles rêvent.
Différencier mieux passion et amour à partir des deux formats du pictogramme pubertaire (emprise infantile et élaboration pubertaire). La passion se caractériserait comme un double jeu d’abus de pouvoir phallique au détriment du sexuel nouveau et derechef, un « breakdown ». L’amour est un moment privilégié de l’intersubjectalisation nécessaire à la créativité adolescente. Aux limites entre ces deux états, la passion peut être amoureuse, l’amour devenir passionnel. Deux exemples cliniques sont empruntés aux romans hongrois de Sándor Márai.
À partir de la clinique d’une adolescente reçue en consultation pour symptômes hallucinatoires, nous proposons une lecture de ses expressions subjectives selon une perspective temporelle. Nous axerons notre réflexion sur l’actualisation de liens primaires où la sensorialité peut devenir une voie de conquête vers la subjectivation. De ce fait, nous interrogerons la place de l’environnement actuel de l’adolescente comme étayage dans ce travail.
Lors du suivi thérapeutique d’une jeune patiente anorexique, la présence entêtante de sensations de chaud et de froid est là pour lutter contre des angoisses de dépersonnalisation, mais aussi pour traduire la présence d’éprouvés pubertaires, infantiles et archaïques dans l’impossibilité d’être subjectivés. L’établissement d’affinités particulières entre les registres archaïque et pubertaire favorise de façon très régressive la domination des modes de représentance les plus primitifs au détriment de formes plus élaborées, ce que la psychothérapie a peu à peu différencié.
»Du Poil sous les roses (Fur under the roses) depicts over the course of a film the emergence of the pubertaire in a boy and a girl, from the initial vacillation of identity and desire, through the lability of psychical defences that they can then establish, until the resolution of their feeling of strangeness. Their path leads them toward each other at the end of the journey of sexual difference, that is of the affiliation with a sex, but also of the recognition of the desire of the Other, outside of the family environment. In this transition, the language of childhood is infiltrated by that of the adult; confusion gives way to an imperious work of translation. The gaze must arm itself with screens (camera, microscope) to filter desire in the world, the other and oneself.»
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7