Archives par mot-clé : Peinture

Anne Tassel : L’art de la violence, ou ce que le corps peut en dire

La parution en 2018 de La violence à l’œuvrede S. Ferrières-Pestureau, tombe à pic pour souligner la façon dont l’art s’est saisi à différentes époques de ce qui excède les diverses déclinaisons du corps humain qui en traduisent la violence. L’auteure s’attache ici à rapprocher les évènements majeurs de l’histoire occidentale des transformations picturales qui en furent soit les interprétations, soit les provocations, en attestant des nouvelles perceptions de la violence qui surgissent des corps.

Adolescence, 2019, 37, 2, 475-482.

Anne Tassel : la nuit au parc des princes…

La série des tableaux « Les footballeurs » modifie chez Nicolas de Staël sa façon de peindre en prenant appui sur la toile, générant chez lui le souci de représenter une expérience présente qui « peine » à prendre forme. Ce tournant pictural peut s’interpréter comme la traduction de la tension adolescente qui cherche à se tenir au plus près de la forme vitale de l’expérience et qui s’en trouve effacée dès qu’elle a pris corps.

Adolescence, 2014, 32, 2, 417-423.

Emmanuelle Sabouret : la disjonction du caravage

Il est des hommes qui rappellent que le cours de l’histoire n’est ni lent ni régulier. Le Caravage (1571-1610) en fut par ses innovations si radicales qu’elles bouleversèrent le développement de la peinture occidentale. Querelleur, fauteur de troubles et condamné pour assassinat, Caravage ne cessa pourtant jamais de peindre qu’il fût sous la protection de grands mécènes ou en fuite pour échapper à la justice pontificale. Le contraste entre le saisissement pictural d’instants suspendus et son errance vitale jalonnée de passages à l’acte laisse penser qu’en dépit d’une œuvre considérable, son pouvoir créateur n’ait pu prendre le pas sur l’inflexion mortifère qu’il met en scène dès ses premiers tableaux. Son errance s’est accentuée à la fin de sa vie tandis qu’il se livrait encore, à l’abri de la toile, à de grandes compositions religieuses aux thématiques désespérées, en quête d’une absolution divine.

Adolescence, 2008, T. 26, n°2, pp. 423-448.