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FLAVIGNY CHRISTIAN :CHALLENGING THE DEBT IN ORDER TO KEEP IT FOR ONESELF

»Adolescence discovers that growing up incurs debts. The child was unable to grasp this. But the adolescent does not know how to pay back this debt ; he does not feel capable of it. Whence the tendency to challenge it, a way of both for seeing it and of keeping it at a distance; what results from this is protest, which stretches the bond while preserving it.»

Christian Flavigny : « potential » adolescence : a mutation. initiation, mystery, potential

Adolescence is passage, transition, mutation: it is no longer founded in the virtualities of childhood, nor yet upon the accomplishments of adulthood; it corresponds to a time of potentialities and is established in the category of the potential : adolescence is potential both in the sense of having potential and of being potent. The horizon of its questioning is no longer the enigma (as during childhood), nor yet the unknown (as in adulthood) but fundamentally the mystery, which beckons it toward an dynamic of initiation, questioning a possible revelation (unveiling and apocalypse). The psychical mechanism which rules the relation to the symbolic is no longer disavowal (which organizes the relation to sexual difference and to finitude in childhood) but denial (which corresponds to emergence of a secondary process).

Christian Flavigny : l’adolescence « en puissance » : une mutation. Initiatique, mystère et potentialité

L’adolescence est passage, transition, mutation : elle ne se fonde plus dans les virtualités propres à l’enfance, ni selon l’accomplissement propre à l’âge adulte ; elle correspond au temps des potentialités et s’établit dans la catégorie du potentiel : l’adolescence est « en puissance », aux deux sens de l’expression. L’horizon de son questionnement n’est plus l’énigme (valant dans l’enfance), pas encore l’inconnu (pour l’âge adulte), mais fondamentalement le mystère, qui en appelle à une dynamique initiatique questionnant une possible révélation (dévoilement et apocalypse). Le mécanisme psychique régissant la relation au symbolique n’est plus le désaveu (organisant la relation de l’enfance à la différence des sexes et à la finitude) mais la dénégation (correspondant à l’advenue d’un processus secondaire).

Flavigny Christian : récuser la dette pour se l’accaparer

L’adolescence découvre que grandir rend redevable.$Cela demeurait insaisissable pour l’enfant. Mais l’adolescent ne sait pas comment honorer cette dette ; il ne se sent pas les moyens d’être à sa hauteur. D’où la tendance à la récuser, façon à la fois de la pressentir et de la tenir à l’écart ; il en résulte la contestation, qui étire le lien tout en le conservant.

Benghozi Pierre : la trace et l’empreinte : l’adolescent, héritier porte l’empreinte de la transmission généalogique

Le travail d’adolescence est décrit comme un événement généalogique, comme une anamorphose de contenants psychiques engageant le niveau individuel et le niveau groupal familial. C’est dans cette dynamique de co-construction, qu’est distinguée la crise de l’adolescence, l’adolescence en crise et l’adolescence-catastrophe. L’auteur situe l’importance de la transmission dans une lecture psychanalytique des liens. La transmission n’est pas la communication. Son modèle du maillage, démaillage et remaillage des contenants généalogiques, établit une isomorphie, c’est-à-dire une analogie formelle entre les liens, la transmission, la contenance psychique, l’image inconsciente du corps et la construction de l’identité. Il y a deux modalités de transmission psychique : la trace et l’empreinte. La trace concerne la transmission de contenu psychique. La trace est une inscription en positif. L’empreinte est une inscription en creux, en négatif. C’est ce matériel psychique familial présent-absent, non révélé, qui n’a pas été métabolisé, symbolisé et qui cependant est transmis à travers les générations. L’empreinte n’est pas une écriture sur le support. Elle est l’expression d’une modification du support lui-même, comme l’empreinte laissée par des pas dans la neige. L’empreinte n’est pas l’objet. Elle signe le passage d’un objet absent-présent. Elle n’est pas du contenu mais du contenant. Un exemple de thérapie familiale psychanalytique, illustre la prise en charge de ces adolescents porteurs héritiers de l’empreinte généalogique et de la honte inconsciente familiale.