Archives par mot-clé : Masochisme

Marita Wasser : la tête qui tourne, sortir du cloître

L’enfermement des adolescents est ici considéré comme une immobilité psychique empêchant le symptôme de se constituer. Le transfert avec son mouvement de liaison-déliaison permettrait la régression transformant ainsi le sadisme primordial en masochisme érogène. Le principe de plaisir peut alors devenir un véritable gardien de la vie psychique.

Adolescence, 2023, 41, 1, 81-90.

Catherine Chabert : un tourment

L’auteur propose une réflexion théorique et clinique sur l’homosexualité à l’entrée dans l’âge adulte. À partir de la psychothérapie d’une jeune femme de vingt ans, sont explorés les destins du transfert homosexuel et de sa latéralisation en termes de choix d’objet et d’identification. Entre le complexe d’Œdipe au féminin et l’élaboration d’un deuil de l’enfance, les enjeux narcissiques et sexuels du masochisme et de la mélancolie se déploient au sein d’un processus marqué par la violence pulsionnelle et son devenir.

Adolescence, 2020, 38, 2, 319-330.

Anne-Valérie Mazoyer, Marjorie Roques : fonctions idéalisante, sublimatoire et masochique des processus pervers

Nous avons choisi d’éclairer la problématique de la sexuation à l’adolescence à partir des processus pervers et plus particulièrement du masochisme. La mobilisation des processus pervers tentent de négocier des fantasmes de séduction, lesquels restent surchargés par des réalités traumatiques comme l’inceste et la mort. Nous nous proposons d’articuler perversion et sublimation versus idéalisation.

Adolescence, 2015, 33, 2, 439-448.

Michel Vincent : haine et traumatisme au début de l’adolescence

Après avoir brièvement évoqué les théories freudiennes sur la haine et les trois positions que j’ai proposées d’étudier à l’adolescence, une observation clinique permettra de mesurer le poids des transformations pubertaires à partir des expériences infantiles chez des patients atteints de maladies somatiques graves. Ces pathologies ne sont pas l’expression de conflits psychiques spécifiques, de tels troubles somatiques mobilisent les ressources du fonctionnement mental pour y faire face au mieux.

Adolescence, 2015, 33, 2, 301-309.

BIROT E. :Drug addiction and ego addiction to the superego agency 

The problematics ofaddiction is to be understood within its relationship to an object whose status of interiority or exteriority is constantly to be redefined. The clinical case of an adolescent enables one to illustrated the ego addiction to an externalized superego agency, both omnipotent and destuctive, split from its protective centre shielding narcissism. The use of drugs thus enable s one to respond to its contradictory ideals : the acquisition of an omnipotent position and the satisfaction of the chastizing demand without having to conflictualize them pschologically. 

Yassaman Montazami-Ramade : les noces de sang. adolescents, soldats et martyrs en iran

Suite à l’effondrement des utopies révolutionnaires, les adolescents iraniens développent à travers leur rôle actif en tant qu’engagés volontaires dans la guerre Iran-Irak, une “ culture de mort ” où la recherche d’une identité de martyr se substitue à un processus de subjectivation.

L’idéologie islamiste et le fanatisme de guerre induisent des comportements de repli narcissique qui empêchent ces jeunes d’accéder à la dimension de sexualité adulte et par là de s’approprier un discours au sein d’une société répressive.

À travers le cas clinique d’un ancien adolescent-soldat iranien, cet article tente de montrer comment cette guerre est devenue la seule réponse sous forme d’impasse au processus d’adolescence pour des milliers de jeunes Iraniens.

 

Catherine Matha, Claude Savinaud : scarifications : de blessures en mortifications scarificielles

 

À partir de deux cas d’adolescentes automutilatrices, les auteurs s’interrogent sur la dimension masochiste des pratiques de scarification. Le masochisme érogène déployé témoigne de l’insuffisance des processus préconscients pour contenir la pression pulsionnelle, par le retournement de la passivité féminine en activité auto-agressive. L’identification à une position féminine liant l’érotisme et le masochisme est réduite à des pratiques d’incorporation de signes indélébiles qui marquent le défaut d’introjection des qualités de l’objet. Ces conduites montrent une hystérisation « impossible » des conflits intrapsychiques, mais indiquent aussi les possibilités de dépassement de cette conflictualité provoquée par l’émergence pubertaire et leur subjectivation.

Irina Adomnicai : un travail suspendu

Le traitement psychanalytique d’un garçon ayant débuté une maladie de Basedow à l’adolescence permet d’ouvrir la discussion au sujet des remaniements psychiques à cette période de la vie et de leur possible implication psychosomatique. Les différences entre procédés autocalmants et masochisme sont envisagées dans cette perspective clinique.

Élisabeth Birot: dépendance à la drogue et dépendance du moi à l’instance surmoïque

La problématique de la dépendance est à comprendre dans ses rapports à un objet dont le statut d’intériorité ou d’extériorité est sans cesse à redéfinir. Un cas clinique d’adolescent permet d’illustrer la dépendance du Moi à une instance surmoïque externalisée, omnipotente et destructrice, clivée de son pôle tutélaire et protecteur du narcissisme. L’usage de la drogue permet alors de répondre à ses idéaux contradictoires : l’acquisition d’une position toute puissante et la satisfaction de 1’exigence punitive, sans les conflictualiser psychiquement.

 

Adolescence, 1997, T. 15 n°2, pp. 308-332.

Catherine Chabert: féminin mélancolique

Le traitement psychanalytique d’adolescentes et de jeunes femmes présentant de graves troubles des conduites alimentaires et notamment des conduites boulimiques permet de dégager un certain nombre de problématiques dont la singularité appelle des élaborations métapsychologiques : l’articulation du masochisme et du narcissisme permet de souligner la prédominance du masochisme moral qui soutend une culpabilité violente associée à une construction particulière des fantasmes de séduction. Le sujet en effet y occupe une place active, ce qui entretient la conviction d’avoir séduit le père. Le « crime » détermine le recours à des conduites autopunitives par l’attaque du corps dans un mouvement d’allure mélancolique.

 

Adolescence, 1997, T. 15 n°2, pp. 306-322.