Archives par mot-clé : Identification

Amélie Dalmazzo : michael jackson ou l’adolescence incarnée

Michael Jackson figure une adolescence éternelle, rejoue le scénario d’une individuation pénible et inaccessible. Ses métamorphoses se font l’écho des transformations psychiques et physiques des jeunes pubères. Son mythe fortement imprégné de ruptures généalogiques, évoque un personnage en prise avec un puissant désir d’auto-engendrement. Son polymorphisme maximise les possibilités identificatoires des adolescents, et sa médiagénie favorise son appropriation sur le mode de la revendication sociale. Sa capacité à incarner la toute-puissance le place comme un formidable support de projection, faisant écho aux désirs narcissiques des jeunes.

Adolescence, 2013, T. 31, n°4, pp. 979-993.

Odile Falque : le fantasme du pale

à partir d’un cas de cure pour troubles obsessionnels et à travers les échanges de thérapeutes au cours du Séminaire de Psychothérapie de l’Adolescent, il s’agit de repérer ce que sous-tend la question de la conquête de l’identité et le problème de l’homosexualité à l’adolescence. Le « fantasme du pale », en référence à la figure religieuse identificatoire de saint Georges, permet d’organiser les élaborations théorico-cliniques.

Adolescence, 2013, T. 31, n°4, pp. 917-934.

Angélique Gozlan, Céline Masson : le théâtre de facebook : réflexion autour des enjeux psychiques pour l’adolescent

Les adolescents se retrouvent sur la toile après les cours. Les réseaux sociaux, et notamment Facebook, prennent une large place dans leur vie virtuelle. L’univers virtuel apparaît comme une véritable plateforme de jeux et d’enjeux pour l’adolescent. Nous envisagerons une partie du dispositif Facebook, dans cet article, comme un théâtre de soi, une scène en soi et pour soi. Parler de Facebook comme d’une scène où l’adolescent s’expose, présuppose qu’il y a un spectacle à voir, et nous pouvons nous demander s’il ne s’agit pas du spectacle du moment adolescent, de la projection de certains fantasmes, de scénarios internes qui nous sont permis d’entrevoir par la fenêtre de Facebook. Nous développerons au travers du cas d’Elisa comment Facebook peut devenir un lieu propre à l’adolescent, une interface sur laquelle se met à distance l’effroi adolescent tout en proposant un lieu d’identification aux pairs.

Adolescence, 2013, T. 31, n°2, pp. 471-481.

Marie Windels : les blogueuses pro-ana. des idéologues de la maigreur sur internet

Les blogueuses pro-ana, communauté de jeunes femmes, échangent leurs méthodes d’amaigrissement et partagent leur combat contre la nourriture via Internet. Leurs blogs ont déclenché l’émoi de l’opinion publique, provoquant la promulgation d’une loi en avril 2008. Nous verrons que ces blogs, bien qu’incitant à la maigreur, ne sont pas tant créés par des jeunes femmes cachexiques que par des personnes installées dans l’anorexie/boulimie. En produisant un blog pro-ana, elles demandent d’une part, à être soutenues pour repousser leurs accès boulimiques et d’autre part, à être reconnues pour leur appartenance à une communauté.

Adolescence, 2010, T. 28, n°2, pp. 433-442.

Laurie Laufer : le suicide à l’adolescence : édouard levé, anatomie d’un suicide

Un suicide est un acte énigmatique. C’est un acte hors sens, in-sensé. Qu’est-ce qui fait qu’un sujet ne peut sortir de l’aporie de l’alternative : « la bourse ou la vie » ? Comment dépasser la question de ce choix impossible ? L’être ou le sens ? É. Levé s’est suicidé après avoir écrit un livre qui s’est intitulé Suicide et qui relatait le suicide d’un de ses amis d’adolescence. À travers son livre il tente d’éclairer le mystère même de l’existence et du double qui rejaillit comme un écho imaginaire. Ne serait-ce pas d’ailleurs l’une des questions du suicide ?

Adolescence, 2010, T. 28, n°2, pp. 409-419.

Jean-Luc Donnet : sur la rencontre avec l’adolescent

La référence à la cure analytique dans l’abord thérapeutique de l’adolescence se complète nécessairement par la prise en considération de tous les facteurs intrinsèques et extrinsèques qui viennent jouer dans l’optimisation du dispositif du travail. Certaines caractéristiques de l’adolescence (régime économique de crise, remaniement topique de la « nouvelle dépendance », statut naturel des introjections transférentielles) contribuent à éclairer l’enjeu parfois crucial, et la potentialité dynamique particulière de la rencontre avec l’adolescent. L’évaluation – parfois instantanée et réciproque – ne peut aisément se dissocier du processus identifiant ; et l’énonciation du cadre conventionnel pour des nouvelles rencontres opérer depuis la place parfois magique que l’adolescent nous assigne dans le transfert. Une consultation « banale » et son commentaire illustrent ce thème de la rencontre.

Adolescence, 2010, T. 28, n°1, pp. 79-97.

François Pommier, Frédéric Forest : subversion du politique : la cure comme processus adolescent

Les auteurs de cet article étudient les implications du fait de penser la cure psychanalytique comme un processus adolescent et questionnent le lien entre ce processus, le politique et le dispositif thérapeutique. Leur réflexion s’appuie sur deux situations cliniques autour desquelles s’entrecroisent l’Id (au sens du ça freudien), l’identification et l’idéal. Le texte cherche d’abord à montrer que l’adolescence est un modèle pertinent pour penser la cure. Il rapproche ensuite l’adolescence et le politique en montrant que l’un comme l’autre partagent un certain rapport à l’utopie, l’adolescence caractérisant la souplesse possible entre l’Id, l’identification et l’idéal. Pour finir, le cas d’Irma met en évidence une interrogation sur la place de l’analyste entre le politique, l’adolescence et la cure qui, entre le refoulement et la demande de satisfaction, met en cause à l’intérieur de l’individu, l’échafaudage de l’idéal.

Adolescence, 2010, T. 28, n°1, pp. 51-66.

Guy Dana, Anne Tassel : une clinique non constituée

Dans un temps de mutation technologique l’adolescent contemporain fabrique de nouvelles modalités d’organisation intersubjectives  (SMS, chat, mail, réseaux, etc.) en produisant les figures multiples de ses nouveaux repères. L’auteure nous invite à suivre le moment chaotique de cette évolution, de façon fragmentaire, comme le propose le mode en rupture de l’abécédaire.

Adolescence, T. 31 n°1, pp. 235-238.