Archives par mot-clé : Idéalisation

Jean-Michel Porret: Devenir de la sublimation et de l’ idéalisation

Cet article examine successivement: 1) les effets que le processus d’adolescence provoque, lors de la survenue de la puberté, sur les sublimations et les formations d’idéaux de la période de latence; 2) les risques les plus fâcheux auxquels ces effets peuvent conduire; 3) les issues les plus favorables résultant de l’élaboration de ces mêmes effets. Dans ce dernier cas, tant le dépassement de Œdipe génital de l’adolescence que la création de nouvelles sublimations ne pourraient être assurés par l’ensemble constitué par le surmoi, le refoulement et les identifications (masculines et féminines). Ils nécessiteraient encore l’intervention d’un type particulier de désinvestissement dont les modalités d’action sont étudiées.

Dominique Bourdin : enjeux de l’idéalisation religieuse à l’adolescence

En partant de deux cas cliniques montrant d’impossibles désidéalisations en fin d’adolescence, l’article interroge la spécificité des idéalisations religieuses. Il montre la parenté intrinsèque entre l’idéal, le besoin d’absolu et la foi en une figure divine. L’examen ensuite de trois cheminements d’adolescents aide à dégager l’idée d’une ambiguïté intrinsèque à l’idéal religieux.

Adolescence, 2013, T. 31, n°4, pp. 835-851.

Dominique Bourdin : note sur le vocabulaire de l’idéal en psychanalyse

Au fil des textes freudiens, sont dégagées les notions d’idéalisation, de formation d’idéal et d’idéal du Moi. La distinction post-freudienne entre idéal du Moi et Moi idéal est explicitée. Le parcours se conclut par la distinction entre idéalisation et sublimation.

Adolescence, 2013, T. 31, n°4, pp. 823-834.

Véronique Donard, Eric Simar : les dieux vidéo. de la dimension spirituelle adolescente dans les jeux vidéo

Le jeu vidéo de type RPG ou MMORPG est pour l’adolescent l’occasion de redynamiser ses processus de croyance, bloqués par des conflits archaïques réactivés à la puberté. Il semble permettre de pallier l’affect dépressif propre au pubertaire par un investissement maniaque de l’univers virtuel qui aide l’adolescent, en s’inventant un soi grandiose, à travailler à la reconstruction d’un soi endeuillé par la perte  de l’enfance.

Adolescence, 2013, T. 31, n°4, pp. 815-821.

Jacques Arènes : fin du religieux et idéalité adolescente

L’approche adolescente du religieux prend une figure inédite en notre époque de désenchantement du monde, où la religiosité se déploie tous azimuts, loin des dogmes et des églises. Les voies adolescentes d’approche de l’idéal sont alors diverses. Elles côtoient une étrange solitude, en relation avec l’hétérogénéité contemporaine de l’objet religieux, mais basculent aussi dans des postures plus rigides, voire fondamentalistes. Elles sont le plus souvent complexes, clivées, condamnées à une créativité autarcique. Cet article donne quelques illustrations de la paradoxalité adolescente dans l’univers contemporain, où rigidité et fluidité tentent, tour à tour, d’aborder l’objet religieux devenu insaisissable et diffus.

Adolescence, 2013, T. 31, n°4, pp. 801-813.

Anne Tassel : de l’infanticide au parricide, une interprétation du passage à l’acte. « comme si le dedans exigeait d’être dehors »

Avec Meurtres dans la famille, Florian Houssier analyse la nécessité  du lien originaire entre l’infanticide, le parricide et le fratricide, désirs inconscients qui constituent les éléments organisateurs et subversifs du lien familial propres à astreindre l’adolescent à en élaborer la fonction transformatrice.

Adolescence, 2013, T. 31, n°3, pp. 745-752.

Florian Houssier : mort du père et impasse de l’élaboration des vœux parricides à l’adolescence

À la différence des vœux incestueux, les vœux de mort envers le parent de même sexe restent dans la sphère fantasmatique et ne sont pas destinés à trouver une voie de  réalisation. Comment élaborer le meurtre symbolique d’un père décédé accidentellement, investi d’une intense ambivalence avant sa disparition ?

C’est la problématique rencontrée par Paul, jeune homme de dix-neuf ans ; les extraits de sa psychothérapie montrent notamment comment le maintien de l’idéalisation d’un père devenu une icône contribue à l’impossibilité d’élaborer cette perte.

Adolescence, 2010, T. 28, n°2, pp. 321-329.

Philippe Gutton : sublimation pubertaire

Ce texte regroupe des travaux antérieurs d’orientation diverses pour mieux définir la sublimation pubertaire. Celle-ci constitue un ensemble de processus engageant l’expérience pubertaire vers la subjectalisation et l’objectalisation adolescentes. Elle s’exprimerait à un niveau archaïque par l’interprétation que l’infantile élargi porte sur les traces pubertaires. À un niveau secondaire, elle préside à la construction des idéaux d’adolescence. Si la subjectalisation est en fait une intersubjectalisation, on peut parler de co-sublimation trouvant ses origines dans l’état d’illusion et de désillusion pubertaires. Le sujet parental de transfert en est le porte-parole. Maître processus de la création adolescente, la sublimation y serait organisée par la pulsion d’emprise du Moi et de ses idéaux tels qu’ils se remanient entre infantile et adolescence.

Adolescence, 2011, T. 29 n°4, pp. 895-912.

 

Antoine Kattar : Adolescents vivant au Liban : un processus identitaire en construction sous l’emprise d’une double menace

Cet article se propose de montrer ce qui se joue pour l’adolescent vivant au Liban au cours de sa formation identitaire, en cherchant plus particulièrement à comprendre le retentissement du contexte socio-historique du pays sur les difficultés psychiques que celui-ci éprouve et plus spécifiquement comment les caractéristiques de ce contexte résonnent avec les transformations liées à celles de la période adolescente. L’analyse d’un entretien clinique de recherche réalisé auprès d’un adolescent résidant à Beyrouth et les élaborations personnelles de l’auteur que son implication dans cette problématique l’a conduit à produire montrent la confrontation entre « l’expérience vécue au niveau de la crise personnelle » et celle vécue au niveau « de la crise politique ». L’hypothèse est posée d’un redoublement de la menace intrapsychique inhérente au processus de création adolescente par le poids de la menace externe émanant du contexte politique.

Adolescence, 2011, T. 29 n°4, pp. 849-861.