Archives par mot-clé : Humour

Chapelier Jean-Bernard : humour, amour et sexualité dans la culture adolescente

À partir d’un cahier de texte annoté par des adolescents de 4ème, il est montré comment ces derniers entrent dans une problématique d’investissement sexuel de nature objectale à travers différents types de relations, narcissiques, homosexuelles et hétérosexuelles en utilisant le jeu et l’humour. Dans une certaine continuité du folklore obscène des enfants de primaire, les adolescents utilisent le collège comme un lieu d’apprentissage de la sexualité adulte en dehors de la famille devenue impropre à l’investissement objectal sexualisé et des groupes de pairs trop centrés sur l’homophilie.

Patrice Huerre: humour, esthétique et adolescence

L’humour apparaîtrait-il à la puberté? L’auteur, après un parcours à travers les textes freudiens, montre comment la confrontation à la sexualité génitale occupe une place prépondérante dans l’apparition de l’humour. Il est souligné également l’éclairage apporté par l’approche esthétique des philosophes quant à la question de l’humour de l’adolescence. Si l’humour est figure esthétique du vivant, victoire de la pulsion de la vie, signe de liberté, qu’en est-il alors de sa place dans les situations psychopatho-logiques à l’adolescence et du côté du thérapeute?

Séverine Rézette : l’humour de l’autiste

Entre “ création ” et “ invention ”, toutes deux liées à la nouveauté, à l’inédit, une différence subsiste, celle notamment de la motivation et du (des) motif(s) qui leur fait voir le jour. Le psychotique et l’autiste ont certes accès à l’une et à l’autre, mais pas comme le résultat d’une sublimation réussie. La sublimation, – en tant que “ visée tendancielle ”, recherche d’une “ possibilité heureuse de satisfaction de la tendance ” ou “ satisfaction de la tendance dans le changement de son objet, ceci sans refoulement ” ainsi que le formule J. Lacan dans L’éthique de la psychanalyse –, s’adresse à des pathologies où l’Autre existe comme objet. Dans l’expression “ satisfaction de la tendance ”, c’est toute la théorie des pulsions qui est en jeu. C’est elle qui nous permettra de discuter en quoi certains autistes peuvent se situer dans le domaine de l’invention sans pour cela avoir accès à la sublimation. On ouvrira le débat sur ce qu’il peut en être de la capacité de “ représentation ” chez la personne autiste.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 167-175.