Archives par mot-clé : Filiation

MONZANI STEFANO : ADOLESCENCE, THEATER IN THREE SCENES

»The theatrical work of B.-M. Koltès illustrates several aspects of the symbolic crisis which characterize our modernity in relation to the adolescent scene. In the work of this author, we witness the development of the pubertaire experienced as a major trauma by the family, ruled mainly by the confusion of generations and by narcissistic filiation. Caught in a developmental impasse and without narcissistic support from the parents, the Koltèsian youth imagines that he can found an a-genealogical community with other « brothers « and thus elude the questioning of filiation. But outside his family he finds only hatred and violence. All in all, the social body to body merely reproduces, like a mirror-image, the violence of the pubertaire scene and that of the incestuous family.»

Françoise Brullmann: The origin of a request of aesthetic surgery at adolescence

Apparently quite simple, the request of aesthetic surgery at adolescence is often far more complex than it seems. Under the requests of breast plastic surgery and nose plastic surgery for example, the pain that has appeared at adolescence and thus centering on a given organ (e.g. the nose or the breasts) is correlative to the very same pain linked with the psychical rehandlings often inherent to that age. Through a few examples surging from her own history, Claude’s analysis will enable one to trace such a desire for aesthetic change upwards towards its origin and will show the difficulties in identification and filiation directly with reference to her desire of a surgical metamorphosis.

Jean-Yves le Fourn : Poe’s “The Spectacles”

The tale “The Spectacles,” one of Edgar Allan Poe’s Extraordinary Tales, is a story of the “grotesque” showing us that if in adolescence one looks without seeing or sees without looking, the resolution of the enigmas of the sexual, of identity, of social development will be difficult because, like the hero at the outset, one will remain entangled in the net of Oedipal and incest issues. The adolescent gaze is above all “a language and it develops the proof.” (Jean Cocteau).

Philippe Gutton : parenthood

The concept of parenthood is distinguished from that of kinship as studied by doctors and anthropologists. It defines an original psychical work that the author posits as a creative process. The experience of parenthood is developed as the primary narcissism from an archaic, enigmatic un-creatable, in order to engage in Oedipal conflict ; a creation in which filiation and affiliation are in play. Individual work is incited and limited by the experience of the biological parents and by the child himself, engaged in his original self-creation. The mission of third-party parentalization is to free itself from fantasmatic and acted conflict, in order to raise, in day-to-day conduct and speech, the question of the unconscious of each member of the family and the family group.

Claire Neirinck : parenté et parentalité. aspects juridiques

L’auteur s’interroge en juriste sur la notion de parentalité au regard de celle de parenté. Le lien de parenté, par le sang ou par l’adoption permet de rattacher une personne à sa famille, de le nommer par référence à cette famille, de la situer en son sein. La parenté assure l’inscription généalogique du sujet. La parentalité concerne la prise en compte de la compétence parentale et tend à réaliser un amalgame entre parenté et autorité parentale . Elle ne peut être analysée comme constitutive d’un lien juridique. Mais dès lors que les juristes utilisent cette notion pour consacrer l’attente de certains qui veulent jouer un rôle reconnu de père et mère auprès de l’enfant, ou pour remettre en cause les parents défaillants, la parentalité induit l’affaiblissement de la parenté. Le juriste ne peut que déplorer ici le recul du droit.

Jean-Yves Le Fourn : “ les lunettes ” de poe

Ce conte, “ Les lunettes ”, issu des Histoires extraordinaires d’Edgar Allan Poe est une histoire “ grotesque ” qui va nous montrer que si à l’adolescence on regarde sans voir ou que l’on voit sans regarder, la résolution des énigmes du sexuel, de l’identité, du devenir social sera difficile, car comme le héros au départ, il restera englué dans les rets des problématiques œdipiennes et incestuelles.

Le regard adolescent est avant tout “ un langage et il développe l’épreuve ” (Jean Cocteau).

Céline Simonnet-Toussaint, Pascal-Henri Keller, Marion Haza : le vin à l’épreuve de la filiation

À partir d’une recherche sur les représentations du vin chez les jeunes adultes, nous avons été amené à envisager la question de la filiation et notamment le rapport à la fonction paternelle dans une dynamique trans-générationnelle. En proposant des entretiens cliniques ayant pour seule consigne : « Racontez-moi votre histoire personnelle du vin », les sujets rencontrés ont associé le signifiant « vin » à des problématiques inattendues. Ainsi, penser le vin revient bien souvent à penser le père et par là même, la mère. Le cas de Lucien montrera alors comment, par le jeu transférentiel, l’entretien clinique de recherche a pu permettre au sujet la mise en mots d’une histoire familiale traumatique.

Philippe Gutton : parentalité

Le concept psychodynamique de parentalité se distingue de celui de parenté travaillé par les médecins et les anthropologues. Il définit un travail psychique original que l’auteur situe comme processus de création. L’expérience de parentalité se développe tel le narcissisme primaire à partir d’un incréable archaïque énigmatique pour s’engager dans la conflictualité œdipienne ; création dans laquelle la filiation et l’affiliation sont en jeu. Le travail individuel est incité et limité par l’expérience du couple géniteur et par l’enfant lui-même engagé dans son auto-création originale. La parentalisation tierce a pour mission de se dégager de la conflictualité fantasmatique et en action afin de poser dans le quotidien des conduites et des discours, la question de l’inconscient de chacun des membres de la famille et du groupe familial.

Monzani Stefano : l’adolescence, théâtre en trois scènes

L’œuvre théâtrale de B.-M. Koltès illustre plusieurs aspects de la crise de l’ordre symbolique, qui caractérise notre modernité en relation à la scène adolescente. Dans l’œuvre de cet auteur, nous assistons à l’essor du pubertaire vécu comme un traumatisme majeur par la famille, régie notamment par la confusion des générations et par la filiation narcissique. Pris dans une impasse développementale et sans soutien narcissique de la part des parents, le jeune koltésien s’illusionne de pouvoir fonder une communauté a-généalogique avec d’autres “ frères ”, et échapper par là au questionnement de la filiation. Mais à l’extérieur de sa famille il ne trouve que la haine et la violence. Au total, le corps à corps social ne fait que reproduire, en miroir, la violence de la scène pubertaire et celle de la famille incestueuse.