Archives par mot-clé : Figuration

Alexandre Morel : trouble au pays des objets : adolescence et bisexualité

La psychothérapie d’une adolescente par le psychodrame psychanalytique questionne le statut des personnages de fiction issus des figurations scéniques. Le renouvellement d’un lien tolérable aux objets mis à mal par le repli narcissique est souligné tout comme l’intérêt des objets singuliers que véhiculent les fantasmes de « bisexualité psychique » et de « scène primitive ». La mobilité des places qu’ils permettent constituent un soutien à l’entreprise adolescente de séparation et d’individuation.

Adolescence, 2020, 38, 2, 331-341.

JEAMMET Philippe:  Violence carries in itself a deadly dimension

It denies the subjectivity of whoever has to bear it, but reflects mirrorlike a threat on the subfectivy of whoever enacts it. Thus it may be considered as a primary defence reaction from a threatened identity. The experience of institutional life in psychiatry as well as the psychotherapies of subjects suffering from behaviour disorders are a priviledged place to study the latter one. Adolescence is a life stage most liable to expressions of violence due to the nature of the psychological changes that are imposed by puberty. Care should take into account such specificities of the psychological functioning of violent patients. The space for such care should be viewed as a figuration of the internal psychological space of the patient and its handling should be made a means to allow the relationships they need to become tolerable. Mediations and a concrete third function have a very special seat whithin such a handling.

Marielle Sœur : Hallucination négative de l’environnement d’écriture et d’investissement du latéral chez l’adolescent

Chez les adolescents dont le système pare-excitation est défaillant, l’écriture ne peut plus remplir sa fonction économique. Certains patients décrivent avec minutie l’environnement dans lequel ils écrivent, puis l’hallucinent négativement pendant une longue période: cet environnement figure dans la réalité externe les traces mnésiques des modalités de défaillance du pare-excitation maternel repéré d’abord dans la qualité des premiers échanges avec la mère. Cette figuration contient en puissance l’interprétation à venir. Parfois ce phénomène se double d’un investissement latéral du transfert sur le cadre. Tant que la question économique et le risque de décompensation restent majeurs, cet étayage est à respecter jusqu’à ce que le temps de la représentation apparaisse.

Philippe Jeammet : la violence à l’ adolescence. Défense identitaire et processus de figuration

La violence comporte une dimension meurtrière. Elle nie la subjectivité de celui qui la subit, mais elle reflète en miroir une menace sur la subjectivité de celui qui l’agit. Elle peut être vue ainsi comme une réaction primaire de défense d’une identité menacée. L’expérience de la vie institutionnelle en psychiatrie, comme les psychothérapies des sujets ayant des troubles du comportement, sont un terrain d’observation privilégiée.

L’adolescence est une étape de la vie propice aux expressions de la violence du fait de la nature des changements psychiques imposés par la puberté.

La relation de soin doit tenir compte de ces particularités du fonctionnement psychique des patients violents. L’espace de soin peut être vu comme une figuration de l’espace psychique interne du patient et son aménagement comme un moyen de rendre tolérables les relations dont ils ont besoin. Les médiations et la concrétisation d’une fonction tierce occupent une place essentielle dans cet aménagement.

 

Adolescence, 1997, T. 15 n°2, pp. 305-321.