Archives par mot-clé : État limite

Camille Enshaian, Maurice Corcos : le haïku, support privilégié de projection chez une adolescente borderline

L’intérêt de l’utilisation du haïku dans un atelier écriture avec des adolescents borderline hospitalisés en psychiatrie est étudié à travers les écrits d’une adolescente. Le rythme imposé par le haïku et sa brièveté amènent la jeune fille à inscrire en plein le cri du souvenir d’une absence, à écrire ce qui dans la langue parlée demeurait absent. L’omniprésence de coupures dans ce type de poème et le clivage à l’œuvre au moment de l’écriture permettent alors l’inscription de sa douleur psychique.

Adolescence, 2018, 36, 1, 213-222.

François Richard : discussion du cas Bernard

Cet article discute la présentation clinique de Vincenzo Bonaminio en trois temps : diagnostic et histoire clinique, multifocalité, et interprétation du trouble de l’identification primaire – afin d’introduire une discussion sur le diagnostic différentiel entre psychose, dysharmonie d’évolution et état-limite. À partir de là, sont proposées des hypothèses sur le maniement de l’interprétation.

Adolescence, 2015, 33, 4, 837-848.

François Richard : fonctionnements limites de l’enfance à l’adolescence

Chez un adolescent de seize ans, l’après-coup adolescent rend possible l’analyse d’une dysharmonie d’évolution recouverte par des défenses névrotiques. La cure permet une symbolisation satisfaisante puis interviennent un trouble subjectal et un moment délirant, ce qui amène à faire l’hypothèse d’une pathologie infantile de proximité – à la fois incestueuse et symbiotique avec l’objet maternel – qui n’était jusqu’alors perceptible qu’indirectement dans une sensation de vide et des dérobades face aux relations amoureuses.

Adolescence, 2015, 33, 4, 789-803.

Bernard Golse : les états-limites chez l’enfant et l’adolescent

Le concept d’état-limite est l’héritier des concepts d’hétérochronie du développement (A. Freud) puis de dysharmonie évolutive (R. Misès). On le retrouve aujourd’hui sous le terme de MDD (Multiple Developmental Disorder) chez l’enfant et l’adolescent, et les MSDD (Multi-System Developmental Disorder) en sont peut-être le signe précurseur chez le très jeune enfant. Quelle continuité entre ces distorsions interactives initiales du bébé et les pathologies-limites de l’adolescent ?

Adolescence, 2015, 33, 4, 771-778.

Margot Waddell : l’interprétation dans le travail avec les adolescents

L’auteur expose à la faveur d’un cas issu d’une évaluation et de plusieurs exemples, la difficulté des propos interprétatifs avec les adolescents.

L’importance des troubles signent davantage des processus adolescents eux-mêmes en cours, qu’une pathologie avérée. Elle contraint le thérapeute à la rigueur et à la prudence lors de ses interventions et interprétations.

François Richard : nous sommes tous des migrants. de la diversité des économies libidinales

Cet article propose de considérer le thème de la migration comme la métaphore d’une opération psychique intérieure : la différenciation subjectalisante avec les premiers objets, qui se joue de façon décisive à l’adolescence. La question du sujet est reprise dans un dialogue avec les sociologues, les anthropologues, les historiens et les philosophes, jusqu’à envisager un sujet pluriel ouvert à la diversité des économies libidinales – caractérisée par la prégnance de la bisexualité psychique et du sexuel infantile, ici mis en regard avec la théorie des genres.

La migration introduit au métissage, ethnique, culturel, mais aussi psychique. Un exemple clinique de trouble psychique adolescent générant l’élaboration et la symbolisation d’une étrangeté interne illustre l’hypothèse : nous sommes tous des migrants.

Adolescence, 2013, T. 31, n°3, pp. 661-672.