Archives par mot-clé : Espace potentiel

Bernard Duez : psychodrame, scénalité adolescente et rêve

La structure du psychodrame psychanalytique de groupe (PPG) entretient un rapport d’anamorphose avec celle du travail transformationnel du rêve. Rêve et groupe sont deux invariants subjectifs et sociétaux. L’auteur souligne les liens de figurabilité entre scénalité originaire, scénalité onirique, scénalité adolescente et scénalité psychodramatique. Il analyse leurs implications dans l’efficacité symbolique du dispositif du PPG avec des adolescents, notamment des adolescents en état limite

Adolescence, 2016, 34, 1, 83-100.

serge tisseron : el avatar, vía real de la terapia entre el espacio potencial y la denegación

El avatar puede ser tratado como un doble de si o un compañero o un guía a quién se sigue o un esclavo a quién se impone sus órdenes. En todo los casos, su propietario es invitado a participar de las tres formas complementarias de la simbolización : sensorio motriz, imagen y verbal.
El puede encarnar un fragmento de si, un personaje que se ha conocido, admirado o redutado ver a alguien a quién se ha imaginado a partir de narraciones escuchadas o de una leyenda familiar. Esta exploración, puede permitir la construcción de un espacio potencial o al contrario favorizar la denegación. Pedir a un jugador de hablar de la elección y de la historia de su avatar es un momento esencial de una psicoterapia.

Adolescence, 2009, T. 27, n°3, pp. 721-731.

Christian Bonnet, Stéphanie Pechikoff : à l’ami à l’amour

L’Ami est-il un “ même ”, un “ modèle ”, une “ figure d’investissement homosexué ” ? Ces interrogations sont repensées à partir de deux récits cliniques et plusieurs propositions. Tout d’abord l’Ami prend place dans un espace potentiel, un “ entre-deux ” et ne se confond pas avec le sujet. Ensuite, il apparaît cliniquement (cas de Sabrina) que l’Ami est souvent la condition de la rencontre pour le sujet avec un objet d’amour et d’érotisation. Il y a donc une triangulation complexe impliquant : Sujet, Ami, objet d’amour. Une série d’opérations dialectiques définissent leurs liens sur un mode complexe de semblance/différence.

Le modèle freudien de la triangulation œdipienne est mobilisé, notamment au travers du roman familial, pour analyser le récit clinique de Sophie. Les désirs incestueux autant que fratricides auraient leur place dans les termes du vaudeville amoureux entre Sujet, objet, Ami… Nous concluons en proposant que le temps du juvénile soit pensé comme un roman amical œdipien forgé par des investissements envers l’Ami et l’objet. Le concept de blason complète le processus dialectique attenant au lien Sujet-Ami et devient par là emblématique de ce que nous nommons Amitié.

Marie-Laure Paillère Martinot : recherche en neuroimagerie et adolescence

L’adolescence est une période-clé de développement des circuits cérébraux sous-jacents à la régulation des affects et des comportements. Les recherches en neuroimagerie permettent une meilleure appréhension des trajectoires de développement cérébral normal et pathologique de l’adolescence. Ainsi, des modifications du développement normal semblent impliquées dans la physiopathologie de troubles comme la schizophrénie ou les dépressions.

Adolescence, 2009, T. 27, n°3, pp. 733-744.

Serge Tisseron : l’avatar, voie royale de la thérapie, entre espace potentiel et déni

L’avatar peut être traité comme un double de soi ou un compagnon, un guide que l’on suit ou un esclave auquel on impose ses ordres. Mais dans tous les cas, son propriétaire est invité à y engager les trois formes complémentaires de la symbolisation : sensori-motrice, imagée et verbale.

Il peut alors incarner un fragment de soi, un personnage qu’on a connu, admiré ou redouté, voire quelqu’un qu’on a imaginé à partir de récits entendus ou d’une légende familiale. Cette exploration peut permettre la construction d’un espace potentiel ou au contraire favorise le déni. Demander à un joueur de parler du choix et de l’histoire de son avatar est un moment essentiel d’une psychothérapie.

Adolescence, 2009, T. 27, n°3, pp. 721-731.

Stéphanie Gernet : construire un avenir entre deux mondes : le projet des mineurs isolés étrangers en question

Les projets des mineurs isolés étrangers sont au carrefour de l’imaginaire migratoire, du rêve d’avenir personnel ou familial et du projet personnalisé co-construit avec les éducateurs. Bien souvent, ceux-ci s’opposent dans une pratique où l’adaptation à la réalité doit se faire en renonçant aux rêves considérés comme « utopiques ». Basé sur une recherche anthropologique auprès d’une vingtaine de jeunes mineurs isolés étrangers (MIE) pris en charge en Maisons d’Enfants à Caractère Social (MECS) en Aquitaine et en s’aidant du concept d’espace potentiel théorisé par D. W. Winnicott, cet article propose de penser différemment la construction du projet chez ces jeunes en considérant leurs rêves d’avenir comme de possibles leviers d’accompagnement.

Adolescence, 2013, T. 31, n°3, pp. 633-649.

Nancy Pionnié-Dax, Hélène Lida-Pulik, Franck Enjolras, Solène Martin, Gaëlle Paupe, Valérie Discour : anthropologie et clinique. réflexion à partir de deux dispositifs

Les MDA des deux départements du 78 et du 92 prennent pied dans un maillage partenarial pré-existant. Elles soutiennent ou organisent un dispositif de réseau en même temps qu’elles favorisent l’accès à des consultations de première ou deuxième ligne pour des adolescents ou leurs familles. Elles apportent des réponses plurielles et favorisent l’articulation, la collaboration entre les professionnels des différents champs de prise en charge, en proposant notamment des lieux d’échange et de formation. Pour autant, ces dispositifs portent aussi en eux-mêmes certains paradoxes. Cet article propose, à partir d’une analyse des dispositifs CASA et MDA, une réflexion transversale sur ce type de structures et sur la dynamique de la rencontre avec l’adolescent. Une rencontre qui recrée un espace potentiel où puissent se préfigurer des dispositifs articulés les uns aux autres. Une rencontre qui soit bien réelle et qui soutienne les processus identitaires et identificatoires des jeunes pris en charge.

Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 325-336.

Angelique Costis : un domicile pour la chimère ?

Cet article propose un commentaire croisé des travaux de A. M. Nicolo et F. Richard, et pose la question des conditions de la cure en adolescence. La spécificité du positionnement de l’analyste est envisagée à partir de la figure mythologique de la chimère, personnage hybride pouvant représenter les capacités d’accueil du thérapeute d’adolescents : à même de tolérer une pause sur les frontières incertaines entre le Moi et le non-Moi, et de rendre possible l’émergence de processus de pensée originaux et de pensées paradoxales.