Archives par mot-clé : Deuil

Gérard Pirlot : passion d’amour

Les forces tectoniques propres à la passion amoureuse sont rappelées dans leurs effets après-coup du traumatique originel de l’humain : sa détresse, son entrée dans le langage, sa nostalgie de la fusion et la perte des idéaux parentaux, son rapport à la transgression de l’interdit œdipien…, autant de « traversées du miroir psychique » qui attendent l’adolescent. Seront ici déclinés les liens entre amour passionnel, emprise, désir et rôle du kairos, du hasard, des détails et des objets partiels, comme de l’affect de vide et de deuil dans le déclenchement du mouvement passionnel.

Adolescence, 2015, 33, 1, 9-31.

Jean-Claude Métraux : de la victime à l’acteur

Cet article présente une tentative de synthèse du colloque et en souligne les points forts : interprétation des données cliniques et discussion critique des syndromes post-traumatiques ; psychologie de l’adolescent combattant ; problématique surajoutée de l’exil ; réflexions sur les mémoires sociétale et sociale ; tendance usuelle à  la problématique du deuil ; dynamique entre individu et communauté, psyché et société. L’accent sera finalement mis sur un renversement possible de perspective, qui implique parallèlement une redéfinition partielle du rôle du psychothérapeute, citoyen engagé et acteur social aux premières lignes de l’Histoire.

Françoise Weil-Halpern : Devenir adolescent dans une famille touchée par l’infection vih.

L’irruption du VIH dans le champ pédiatrique a bouleversé la vie et l’avenir d’une famille. Elle a pris à contre-courant les progrès dans le domaine de la connaissance des conséquences des séparations, de la maladie, de la mort d’un enfant ou des parents. Elle nous a obligé à reconsidérer les notions telles que le concept de vie : désir d’enfant, donner la vie, élever, protéger, guider, maintenir en vie, aider à vivre, à mourir. La mère, un des enfants, parfois le père, livrent un combat sans merci, contre la maladie, la discrimination, l’isolement, le secret, la souffrance, la peur de la mort. Face à ce séisme, l’auteur s’est demandé ce que ressentent, deviennent les enfants infectés ou non à l’adolescence. À travers des histoires d’enfants, l’auteur tente de montrer leur sort tragique. Comment survivent-ils à cette hécatombe ? Comment se fait ou non le travail de deuil ? Quels souvenirs gardent-ils ou sont-ils autorisés à garder de leur mère, de leur père ? Quelle histoire construiront-ils ? Qu’en est-il de la culpabilité  ? Autant de questions pour lesquelles il n’y a pas toujours de réponse. Les récents progrès dans le domaine thérapeutique ont apporté des changements qui sont autant d’espoirs que de souffrance.

Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 17-29.

Simone Daymas : Premier amour

L’adolescent pris dans les rêts du premier amour subit une brutale effraction narcissique mais il se leurre moins que l’adulte sur la réalité désirante de l’objet. Il sait que son désir se nourrit de lui-même. Il se désenchantera et fera le deuil de ce premier amour.

Tout adulte garde de ce premier amour une certaine nostalgie qui fera référence dans les vicissitudes d’un destin d’homme ou de femme.

Olivier Douville : l’ancestralité et la déroute du politique

S’il convient de préciser en quoi la guerre modifie la vie psychique de jeunes sujets, dont de nombreux adolescents, il faut ensuite insister sur les difficiles réinsertions qu’ils connaissent, tant réputation peut leur être faite d’être devenus des « sorciers ».

Nous examinerons comment cette dernière catégorisation qui est en pleine expansion dans les deux Congo se cristallise et les effets qu’elle a de « débranchements » de ces sujets des logiques coutumières d’alliance et de filiation.

Adolescence, 2009, T. 27, n°2, pp. 329-348.

Solène Aubertin, Marion Haza : temporalités autistique, adolescente et virtuelle : à la croisée de trois mondes.

Le virtuel est souvent décrié comme un nouvel objet d’addiction pour les adolescents. Nous aborderons ici le point de vue selon lequel cet outil favoriserait l’élaboration de la capacité dépressive avant une mise en « Je » dans le réel. Écran et corps du sujet, l’ordinateur serait un premier lieu de symbolisation afin d’accéder à une véritable subjectivation. Amenant dans un autre espace et dans un autre temps, le virtuel permettrait d’aborder autrement la question de la temporalité relative à la problématique de la perte. La perte de l’objet engendrant l’avènement du « Je », de quelle manière le virtuel peut être un nouveau lieu d’appropriation de l’absence ? Comment peut-il permettre le passage d’une intemporalité à une atemporalité ? Cette idée sera éclairée par le cas d’un jeune autiste comme archétype de la question de la perte ainsi que de celle du passage de l’imaginaire au réel.

Adolescence, 2013, T. 31, n°2, pp. 417-427.

Florian Houssier : mort du père et impasse de l’élaboration des vœux parricides à l’adolescence

À la différence des vœux incestueux, les vœux de mort envers le parent de même sexe restent dans la sphère fantasmatique et ne sont pas destinés à trouver une voie de  réalisation. Comment élaborer le meurtre symbolique d’un père décédé accidentellement, investi d’une intense ambivalence avant sa disparition ?

C’est la problématique rencontrée par Paul, jeune homme de dix-neuf ans ; les extraits de sa psychothérapie montrent notamment comment le maintien de l’idéalisation d’un père devenu une icône contribue à l’impossibilité d’élaborer cette perte.

Adolescence, 2010, T. 28, n°2, pp. 321-329.