Archives par mot-clé : Culpabilité

Retour aux sources

Le souci écologique des adolescents d’aujourd’hui est éclairé par la réflexion contemporaine philosophique et sociologique sur la dépendance de l’homme à l’environnement. Si elle est déniée par la modernité, elle est soulignée par la psychanalyse. Il se comprend aussi sur un plan intra-psychique au travers de la dette envers les ascendants, et de la culpabilité afférente. L’engagement dans la cause écologique pourrait leur permettre de renouer les liens interrompus, en un véritable « retour aux sources ».

Adolescence, 2021, 39, 1, 95-109.

Claude Savinaud : l’abus et l’affect

Dans notre rencontre avec un certain nombre d’adolescents auteurs d’abus sexuels, nous constatons l’absence de sentiments associés à ces actes, alors qu’ils ne signent pas la présence de troubles dissociatifs ou carentiels. Par contre, ce défaut de remords peut être considéré comme une faille dans la subjectivation adolescente, consécutive à l’omniprésence d’une figure surmoïque archaïque. L’imago maternelle primordiale qui constitue cette figure n’est ni intégrée, ni intérieurement conflictualisée mais projetée sur l’objet rendu “ indifférent ” pour servir d’exutoire à l’excitation pulsionnelle. Le clivage du Moi ne suffit pas à assurer une distinction minimale entre “ bon et mauvais objet ” et introduit une confusion dont l’acte délictueux est la résultante. L’émergence d’une culpabilité transférentielle pourra être la conséquence de la remise en route du processus associatif dans la cure.

Erwan Quentric : angoisse de culpabilité et passage à l’acte délictuel à l’adolescence

L’angoisse de culpabilité, ainsi que l’a montré Freud en 1916, peut être à l’origine de comportements transgressifs. Le passage à l’acte délictuel, distinct par sa dynamique intrapsychique du recours à l’acte, s’inscrit pleinement dans l’hypothèse freudienne. L’adolescence peut susciter l’émergence d’un sentiment de culpabilité diffus et angoissant, qui permet de comprendre la recrudescence de transgressions à cette période de la vie. Deux axes de compréhension peuvent être envisagés simultanément : le sentiment de culpabilité généré par les fantasmes parricides, mais aussi le besoin de punition comme équivalent symbolique de soumission homosexuelle au père, susceptible de conférer sa masculinité au fils.

Adolescence, 2013, T. 31, n°4, pp. 935-947.