Archives par mot-clé : Corps

Brice Courty : esquisse 3. du virtuel

Nous avons approché les enjeux et limites pour l’adolescent de la gestion de son corps par un avatar dans les jeux et communautés en ligne. Si l’avatar nous apparaît d’abord comme très limité dans la figuration du corps réel, ces limites nous apparaissent finalement comme permettant à l’adolescent de filtrer l’accès du pubertaire à ces mondes virtuels, d’en faire un lieu de restauration narcissique, au prix d’une pulsionnalité qui doit trouver d’autres voies d’écoulement dans cet univers.

Adolescence, 2008, T. 26, n°1, pp. 249-254.

Florian Houssier : michael jackson, de la danse lunaire au corps fétichisé

Michael Jackson est devenu au fil de sa carrière une icône planétaire de la musique pop. Son parcours et surtout ce qu’il a montré dans ses vidéo-clips nous permettent de faire ressortir deux aspects centraux pour illustrer l’impasse de l’élaboration du processus adolescent sur fond d’échec de l’intégration du corps génital : l’échec de la rencontre sexuée, sur fond de phobie des femmes, et la fétichisation du corps par l’élection d’organes isolés comme forme de maintien du corps infantile omnipotent articulé au déni de la castration.

Adolescence, 2013, T. 31, n°4, pp. 995-1004.

Catherine Potel : quand la médiation aide à se construire un corps « psychique »

Un adolescent et son corps : cet article pourrait s’intituler ainsi. Dans ma pratique de psychomotricienne qui utilise des médiations corporelles (entre autres la danse), il est question de corps, de gestes, de mouvement. Il est question aussi de construction psychique. Après avoir exposé un travail clinque avec un adolescent dans un atelier relaxation puis dans un atelier danse, je proposerai quelques réflexions théorico-cliniques qui mettent en exergue ce qu’un  travail corporel soutient dans le processus de construction du sujet.

Adolescence, 2010, T. 28, n°4, pp. 853-859.

David Le Breton : adolescence et prise en charge thérapeutique

Les conduites à risque sont des manières pour le jeune de lutter contre sa souffrance. Les modes de résolution des tensions sont multiples, elles impliquent notamment des pratiques culturelles comme le théâtre, la musique, le sport, etc. ou des rencontres. La psychothérapie d’inspiration analytique vaut surtout pour le jeune qui en accepte le principe. Mais elle implique un ajustement du cadre, et une implication du thérapeute. La qualité de la relation est aussi importante que le contenu des paroles échangées.

Adolescence, 2010, T. 28, n°4, pp. 781-793.

Frédéric Lefévère, Nathalie Guillier-Pasut : mimes et pensées. d’une mise en scène vers une mise en sens

Cet article constitue pour nous l’occasion de présenter et d’interroger un dispositif de médiation corporelle à destination d’adolescents hospitalisés dans une unité de pédopsychiatrie. Il s’agira de montrer comment la proposition d’utiliser des tissus et le mime, comme espace de mobilisation du corps, peut constituer un support à la subjectivation et à la transformation psychique, tout spécialement à cette période-là de la vie.

Adolescence, T. 31 n°1, pp. 49-63.

Jacques Dayan : dépressivité et dépression à l’adolescence

Une tendance à la psychiatrisation systématique des états mentaux conduit à considérer les périodes de tristesse et de découragement persistants de l’adolescent, voire les seuls états de morosité, comme des figures de la pathologie. Nous développons avec D. W. Winnicott, E. Gut, P. Fédida et Ph. Gutton, le point de vue dynamique selon lequel le mouvement dépressif, inhérent à la vie mentale, participe à la régulation de la vie psychique. Mis en jeu par la perte ou l’abandon, il favorise la redistribution des investissements, véritable « ré-affectation ». Le sujet adolescent déprimé nécessite d’être accompagné, non d’être d’emblée soigné. Bien que l’issue de la dépressivité adolescente soit le plus souvent favorable, nous en examinons certains destins dommageables, qualifiant la dépression de « non productive », de « dépression de mort » ou de dépression de déliaison. Deux figures pathologiques emblématiques, l’anorexie mentale de la jeune fille et les conduites toxicomaniaques, sont envisagées comme résistance à une dépressivité, pourtant élément clé d’un processus d’intégration. Elles illustrent, à l’instar du démantèlement de la pensée dans les dépressions psychotiques – désespérément exprimé dans des productions artistiques – le rôle essentiel que joue le corps comme constituant et moyen de la vie psychique.

Adolescence, 2011, T. 29 n°4, pp. 737-745.

Alejandro Rojas-Urrego : appelle-moi seulement amour et je serai rebaptisé

L’état amoureux à l’adolescence prend souvent la forme de la passion et les accents d’une tragédie. Il est aussi craint que recherché, non seulement en tant que retrouvaille et répétition, « réédition de faits anciens » écrit Freud, mais aussi en tant que découverte nouvelle, dynamisme créateur, invention transformatrice. Il représente désormais un second baptême, une nouvelle naissance qui doit parfois dénier la première. Aimer, c’est renaître. Se défaire, afin de mieux se refaire, se recréer. Au risque, bien entendu, de se perdre pour toujours. L’état amoureux à l’adolescence s’impose à l’attention du psychanalyste. L’expérience clinique nous confronte parfois aux effondrements psychiques qui suivent les déceptions amoureuses. Elles sont alors les révélateurs de la qualité des assises narcissiques des adolescents dont l’identité est en souffrance. Reviviscence plus que réminiscence. Dans ces situations où les représentations viennent à nous manquer, la littérature nous est souvent d’un grand secours. Elle peut nous permettre de commencer à mettre en mots une histoire qui n’en a pas. À partir de l’étude de Roméo et Juliette de W. Shakespeare, l’auteur propose plusieurs lignes d’interprétation possibles de l’amour à l’adolescence autour des notions de corps sexuel, de narcissisme, de mort, d’orgasme, de nom.

Adolescence, 2011, T. 29 n° 3, pp. 683-705.