Archives par mot-clé : Construction

Philippe Gutton : la trace pubertaire

L’expérience pubertaire est installée a une place centrale dans la cure d’adulte. Elle constitue la trace à partir de laquelle le rêve et le travail psychique adolescens se développent. Lui affirmer-confirmer une valeur innovante pour la retrouvaille de la sexualité infantile inspire les images oniriques et dans la foulée la subjectivation adolescente. Ce point de vue justifie les interventions visant à déconstruire les théories infantiles phalliques dont le caractère rigide est susceptible d’empêcher, d’étouffer le pubertaire.

Ignacio Melo : notes de lecture sur « constructions et interprétations à l’adolescence : du futur antérieur au passé re-composé » de d. hirsch

À partir d’une lecture de D. Hirsch sur « Constructions et interprétations à l’adolescence : du futur antérieur au passé re-composé » l’auteur développe l’idée d’une forme de construction particulière au travail analytique avec les adolescents, qui fait face aux clivages fonctionnels des régimes de fonctionnement tout autant qu’aux contenus qu’ils véhiculent.

Adolescence, 2009, T. 27, n°4, pp. 1039-1049.

Denis Hirsch : constructions et interprétations à l’adolescence : du futur antérieur au passé re-composé

Les transferts à l’adolescence ne sont pas que régressifs et infantiles, mais aussi progrédients et pubertaires. L’économie traumatique pubertaire requiert un temps de construction d’un espace intermédiaire à partir d’une narrativité partagée transformant les éprouvés pubertaires non figurables en scénarios partageables. Les récits de l’adolescent sont repris telles des créations à ne pas interpréter en soi, du moins dans un premier temps. Les constructions de l’analyste sur cet objet narratif intermédiaire laissent ouverte la possibilité d’une reprise interprétative, trouvée-crée par l’adolescent, sans avoir à statuer sur son origine, dans un jeu de maîtrise active pour celui-ci.  Ce temps est nécessaire pour assurer une identité narrative subjectivante. Le risque d’un clivage des transferts narcissiques et objectaux, et d’un évitement du travail interprétatif « classique » est souligné. Le travail de construction implique chez l’analyste un travail contre-transférentiel sur l’adolescent dans l’analyste et sur ses « théories sexuelles adolescentes ».

Adolescence, 2009, T. 27, n°4, pp. 1027-1037.

Gianluigi Monniello : constructions du héros à l’adolescence

Deux définitions significatives de L. Arioste et de B. Fioretti sont utilisées par l’auteur pour décrire d’abord, le besoin naturel de construire, au niveau imaginaire, la figure du héros en tant que contribution possible au fonctionnement psychique adolescent et en tant que référent adéquat imaginaire pour se créer et pour créer sa propre ars vivendi ; ensuite, pour souligner que la rencontre avec l’adolescent implique aussi la présence en lui de quelque chose qui va au-delà du processus naturel de construction, inhérent au développement et du jouer à faire le héros de l’enfance. L’auteur décrit trois possibles forces co-existantes vers l’héroïsme, avec des résultats très différents, qui s’ouvrent aux adolescents. La première poussée, réactive, est celle de continuer courageusement la recherche et la reconquête des valeurs du passé ; la deuxième poussée, positive et  différenciatrice, invite l’adolescent à se détacher des mondes qui l’ont engendré et de leurs influences internes et externes ; la  troisième, créative, est celle qui le rend fidèle à ses expériences sensorielles originaires en le poussant, inconsciemment, « à faire ce qu’il peut ».

Adolescence, 2013, T. 31, n°2, pp. 327-344.

Catherine Potel : quand la médiation aide à se construire un corps « psychique »

Un adolescent et son corps : cet article pourrait s’intituler ainsi. Dans ma pratique de psychomotricienne qui utilise des médiations corporelles (entre autres la danse), il est question de corps, de gestes, de mouvement. Il est question aussi de construction psychique. Après avoir exposé un travail clinque avec un adolescent dans un atelier relaxation puis dans un atelier danse, je proposerai quelques réflexions théorico-cliniques qui mettent en exergue ce qu’un  travail corporel soutient dans le processus de construction du sujet.

Adolescence, 2010, T. 28, n°4, pp. 853-859.

Philippe Gutton : perlaborer dans la cure

Lorsque la création adolescente ne parvient pas à reconstruire le Moi-je en tenant compte de la nouveauté pubertaire, le psychanalyste doit inventer une pratique spécifique ; soit un travail de construction auquel l’adolescent est susceptible de s’identifier. Lorsque la création adolescente n’est ni partageable ni partagée, la cure doit proposer un champ commun où peut se développer une perlaboration à deux au sein de laquelle les conditions (en règle infantile) de l’impasse (breakdown) sont imaginées ensemble.

Sont travaillés successivement : – les modalités de l’intervention, en particulier leur souplesse et leur limite ; – la différence de fait que l’adolescent apporte un matériel ou non ; – le processus en jeu dans les constructions du psychanalyste en l’occurrence la sublimation qui est mise en opposition avec l’emprise de l’idéal ; – l’implicite risqué de la déconstruction dans toute suggestion imaginaire de l’analyste.

Adolescence, 2010, T. 28, n°4, pp. 747-780.