Archives par mot-clé : Compagnon imaginaire

Jean-François Chiantaretto : L’écriture de soi à la puberté : une approche théorico-clinique

Anne Franck a écrit puis réécrit son journal, la réécriture ayant été interrompue par la déportation et la mort dans un camp nazi. A partir de ces deux versions, l’auteur rend compte de l’évolution chez Anne du discours sur soi, en plein passage pubertaire et du rôle du journal dans l’expérience de soi en changement. Le journal est ici pensé comme contenant, comme lieu d’un travail (mémoriel et de renoncement) mais aussi comme le lieu d’incarnation d’un témoin.

Alexandra Triandafillidis : Le Didyme placentaire

Cet article interroge l’aspiration à la complétude qui est décelable derrière la diversité de ce qu’on nomme  » expérience d’amour « .

A partir d’une documentation hétérogène, une fiction est proposée qui fait vaciller la représentation de la fusion mère-enfant au profit d’une représentation de la fusion mère-enfant au profit d’une représentation de la complétude placenta-enfant: le  » didyme placentaire  » est un support métaphorique privilégié pour évoquer l’absolu de la complétude.

Ce didyme à jamais perdu alimente une intarissable quête. Les compagnons de l’expérience d’amour, quelle qu’elle soit, apparaissent comme des substituts imparfaits, investis d’une impossible mission. Ils sont toujours plus ou moins  » imaginaires « .

Anne Joly, Sébastien Dupont : Julie et « Monseigneur » : des carences affectives précoces à la formation d’un compagnon imaginaire à l’adolescence

Le phénomène du compagnon imaginaire a été essentiellement décrit chez l’enfant et la personne âgée, plus rarement chez l’adolescent. Son apparition à l’adolescence peut souvent être confondue avec l’émergence d’idées délirantes et interprétée comme un signe prodromique de schizophrénie. Nous présentons ici le cas de Julie, une adolescente de dix-sept ans, afin d’illustrer l’hypothèse selon laquelle le phénomène du compagnon imaginaire peut apparaître dans un contexte psychopathologique distinct du fonctionnement psychotique. Cette jeune fille a en effet compensé une dépression latente par la compagnie d’un compagnon imaginaire qu’elle nomme Monseigneur. Nous décrivons en détail cette situation clinique, le déroulement des prises en charge thérapeutiques ainsi que l’évolution psychologique de Julie.

Adolescence, 2010, T. 28, n°4, pp. 829-840.