Archives par mot-clé : Castration

Anne Juranville : voile, féminin et inconscient

 

La question du voile est abordée à partir de quelques-uns de ses éléments structuraux qui font que sa “ logique ” retrouve celle du désir inconscient référé au féminin : le montage de la pulsion, la construction de l’imaginaire corporel qui fait appel aux concepts de Chose, d’objet a lacanien. Est évoqué en quoi les métaphores du voile ouvriraient sur des champs philosophiques et esthétiques interrogés à partir de la problématique de la castration. C’est à travers ces repérages psychanalytiques que l’on peut apporter un éclairage sur les conséquences sociales aliénantes du phénomène du port du voile par les femmes.

Gisèle Chaboudez : le temps logique de l’adolescence

Maintenant qu’il existe en psychanalyse une logique susceptible d’identifier les temps de la formation d’un sujet comme d’une névrose, on vérifie que l’adolescence est un temps logique déterminant. Moment de la prise rétroactive du fantasme, il est aussi celui de la découverte de l’orgasme qui constitue ce que J. Lacan appelle une maturation de l’objet a. Le rapport sexuel découvre sa non-conjonction chez l’homme et chez la femme, dont l’effet est de castration pour les deux partenaires, répétant la castration symbolique issue de l’Œdipe.

José Luis Moraguès: l’archère qui ne pouvait « lâcher sa flèche »

À partir du cas clinique d’une adolescente sportive de haut niveau (tir à l’arc) ne présentant pas une organisation pathologique structurée, l’auteur analyse les processus de remaniement de l’Idéal du Moi. Ces processus sont mis en évidence à partir de l’analyse du symptôme de la contre-performance et des difficultés relationnelles de l’adolescente. L’accent est mis sur l’épreuve de perte (castration symbolique) qu’impose les remaniements de l’Idéal du Moi : renoncement à l’Idéal du Moi de l’enfance et à la dépendance parentale qui l’accompagne. L’angoisse de castration qui se déplace sur la compétition sportive (perdre/gagner) offre un support métaphorique à l’expression du conflit et le matériau à partir duquel se traite la difficulté psychique.

Adolescence, 1998, T. 16 n°1, pp. 292-305.

Mareike Wolf-Fédida : de la nymphe au complexe de la nymphette

En se servant des discussions, des inédits et des textes publiés, l’article montre que la référence à la nymphe chez P. Fédida, à l’exemple du texte de Nabokov sur Lolita, faisait partie d’une construction théorique importante relative à la représentation temporelle dans le complexe d’Œdipe. Celui-ci peut se concevoir des points de vue du vieillissement ou du rajeunissement. Ce débat est retracé ici, tout en expliquant l’arrière-plan de la recherche. P. Fédida a construit un complexe de la nymphette qui a une valeur diagnostique. C’est une idée intéressante dans la théorie psychanalytique qui renoue avec des travaux de Freud et de J. Lacan sur la signification de la jeune fille dans la vie psychique et plus particulièrement dans la psychologie masculine. La jeune fille reçoit un surinvestissement phallique en raison du complexe de castration qu’elle suscite. L’existence de la nymphette renvoie à ce complexe de castration, inspirant l’horreur de la femme mûre, et elle permet en même temps de le surmonter en introduisant cette figure d’une fille qui joue de sa prématurité. Toutefois, on ne peut pas fixer aisément l’âge ni de la nymphette ni de son destinataire. Les exemples cliniques autorisent une relative élasticité dans l’attribution de l’âge réel. Le complexe de la nymphette repose donc sur une situation paradoxale.

Adolescence, 2008, T. 26, n°2, pp. 323-337.

Serge Lesourd : la clinique de l’adolescence c’est le politique

Dans cet article, en prenant appui sur la clinique de l’acte, il s’agira de montrer en quoi la psychopathologie adolescente témoigne de l’état du lien social dans lequel grandissent les adolescents en souffrance. Les psychopathologies extrêmes seront ainsi envisagées comme la réussite du lien politique moderne, le libéralisme qui prône la réalisation de soi au travers de performances qui réalisent la jouissance sans limite et le refus de la maladie humaine : la castration.

Adolescence, 2009, T. 27, n°2, pp. 297-312.